AWS, la branche du géant américain Amazon dédiée au cloud a assuré qu’il ne serait « pas possible » aux autorités américaines d’avoir accès aux données de ses utilisateurs européens, un point sensible pour l’UE, en pleine rediscussion du traité de transfert transatlantique des données.
AWS, la branche du géant américain Amazon dédiée au cloud a assuré qu’il ne serait « pas possible » aux autorités américaines d’avoir accès aux données de ses utilisateurs européens, selon les déclarations du directeur général d’AWS France, Julien Groues.
Aux États-Unis, la législation (Cloud Act) permet aux autorités, avec l’aval d’un juge, de réclamer des données aux entreprises américaines, y compris à l’étranger. La France comme l’UE veulent mettre les données sensibles à l’abri de telles demandes extraterritoriales, grâce à un « cloud souverain ».
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« Nous n’avons jamais eu de demandes au titre du Cloud Act. Et nos clients européens peuvent chiffrer leurs données avec leurs propres clés (de codage). Un juge ne pourrait pas les déchiffrer. Même si nous le voulions, nous ne pourrions pas lui donner des données déchiffrées », a fait valoir le patron d’Amazon Web Services en France.
« Cet aspect technique fait que ce transfert ne serait pas possible », a-t-il insisté, alors que l’UE prépare une réglementation sur la souveraineté des données sensibles, qui dans certains cas pourrait écarter les fournisseurs de cloud non-européens.
La France a déjà adopté la norme « SecNumCloud », accordée jusqu’ici uniquement à des entreprises françaises, Sur ces règles européennes et françaises, « nous allons nous adapter et trouver une solution », a affirmé le DG d’AWS France, sans plus de détails.
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En réponse, Microsoft et Google se sont récemment alliés dans le domaine du cloud à des acteurs français, Capgemini pour le premier et Thalès pour le second. Ces alliances n’ont cependant pas jusqu’ici obtenu le label français. AWS a engagé un partenariat avec le français Atos dans le cloud, sans indiquer si cette alliance a le même objectif.
« La France représente l’un de nos principaux marchés en Europe. Environ 80 % des entreprises du CAC 40 utilisent les services d’AWS », a précisé le directeur général d’AWS France, rappelant que son groupe compte investir 5,3 milliards en France d’ici à 2031 et y emploie près de 1 000 personnes. AWS estime que seuls 10 % des services informatiques des entreprises ont basculé dans le cloud, au niveau français comme au niveau mondial, une tendance qui devrait s’accélérer.
Le géant américain a déjà ouvert des data centers dans plus d’une vingtaine de pays, qui offrent des services de stockage de données, de puissance de calcul et des solutions techniques.