Quelques semaines après l'entrée en vigueur d'une nouvelle législation européenne visant à réguler les plateformes, Shou Zi Chew, PDG de TikTok, va rencontrer de hauts responsables européens. Au menu des discussions, notamment : la protection de la vie privée et des mineurs sur internet.
Le PDG de TikTok, Shou Zi Chew, rencontre mardi 10 janvier plusieurs hauts responsables européens à Bruxelles au moment où le réseau social chinois, très critiqué aux Etats-Unis, doit se préparer aux nouvelles règles de l'UE contre la désinformation et les discours haineux.
Shou Zi Chew va rencontrer à sa demande la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, ainsi que ses collègues Vera Jourova, chargée des valeurs et de la transparence, Ylva Johansson, commissaire aux Affaires intérieures, et Didier Reynders, commissaire à la Justice.
Seront notamment abordées les questions relatives à la protection de la vie privée, la réglementation des contenus et la sécurité des mineurs sur internet.
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Bruxelles a récemment mis en garde le patron de Twitter, Elon Musk, craignant qu'il ne mette pas en oeuvre les moyens exigés par l'UE en matière de modération des messages et de lutte contre la désinformation. Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, l'avait appelé à « augmenter significativement » ses efforts.
« Je dirai exactement la même chose au président de TikTok de façon à ce qu'il se prépare lui aussi à appliquer l'intégralité de nos règles (...) et les obligations, y compris sur la transparence de leurs algorithmes », a-t-il déclaré lundi 9 janvier, lors d'une conférence de presse à Madrid.
En raison de ce déplacement en Espagne, Thierry Breton ne pourra pas rencontrer Shou Zi Chew mais un appel en visioconférence entre les deux responsables a été programmé pour le jeudi 19 janvier.
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TikTok, dont la société mère ByteDance est chinoise, est critiqué pour l'addiction qu'il suscite chez les enfants et adolescents. Aux Etats-Unis, une loi a interdit son utilisation sur les appareils des fonctionnaires, tandis que des élus l'accusent d'être un outil d'espionnage et de propagande au service de la Chine, sur fond de tensions entre Washington et Pékin.
ByteDance fait par ailleurs l'objet d'une enquête de l'autorité irlandaise de protection de la vie privée, qui cherche à savoir si l'entreprise a enfreint la législation européenne sur la protection des données (RGPD) en matière de traitement des données personnelles des enfants et de transferts de données vers la Chine.
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Une nouvelle législation de l'UE pour réguler les plateformes en ligne et mieux lutter contre la désinformation et les discours haineux est entrée en vigueur en novembre.
Cette loi sur les services numériques (DSA) contraindra dès l'été 2023 les plus grands acteurs à se faire auditer à leurs frais par des organismes indépendants, à évaluer les risques liés à leur utilisation et à mettre en place les moyens pour les atténuer.
« Nous sommes pleinement engagés à mettre en oeuvre les dispositions du DSA et nous avons mis à disposition des ressources clés dans toute l'entreprise pour garantir notre conformité future au règlement », a déclaré à l'AFP un porte-parole de TikTok.
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