Le CES, grand salon de l’électronique grand public, a fermé ses portes dimanche 8 janvier. Une édition en présentielle après le covid, où le business a pris le pas sur le show.
Pour son grand retour en version complète, après deux éditions marquées par la pandémie de Covid19, le CES de Las Vegas a marqué, par son retour à un certain pragmatisme. Confrontée à une crise de ses investissements, la tech semble moins se focaliser sur des gadgets inutiles (toujours présents cependant) que sur des grands problèmes de société. La mobilité a notamment été sûrement le plus grand thème mis en avant en 2023, avec une forte présence des marques d’automobiles. Certains allant comparer la grand-messe de l’électronique grand public à un nouveau salon de l’automobile. « Nous avons eu une keynote de Carlos Tavares, le PDG de Stellantis, ce qui est assez rare », témoigne Benoît Rivollet, directeur Innovation et Technologies et associé du cabinet In Extenso Innovation Croissance. « On a l’impression que les Gafam poussent moins, et une large place est donnée aux géants de l’électronique comme Sony, Panasonic, Samsung, LG, Intel ou le chinois TCL », continue-t-il.
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Les start-up françaises, au nombre de 200, avaient également fait le déplacement, avec l’organisme Business France, davantage pour développer leurs activités que pour seulement se montrer. « Nous avons observé des sociétés plus matures que ce qu’on a l’habitude de voir. Certaines avaient déjà levé des fonds et sont venues davantage pour chercher des partenaires, quand, par le passé, c’était surtout pour obtenir de la visibilité », analyse Christophe Del Toso, responsable des activités IT et tech et directeur associé d’In Extenso. Le but ? Intégrer le marché américain pour passer à l’échelle. Si l’Europe offre de bons moyens institutionnels pour démarrer, c’est toujours compliqué de faire du volume. « Ici, vous avez 360 millions de personnes qui parlent la même langue. C’est une opportunités incroyables pour valider l’accès au marché et rapidement accroître son chiffre d’affaires », indique Benoît Rivollet. Mais il ne faut pas croire que cela reste facile… « Les entreprises oublient souvent le coût du développement après le CES. Vous venez pour prendre des contacts, pour commencer des discussions, mais il faut revenir ensuite. Faire des allers et retours, ou recruter directement sur place, et cela reste très compliqué », continue-t-il. Le CES ne reste qu’un point de départ.