Loin de l’univers cartoon de Roblox ou Horizon Worlds, la start-up française Mira mise sur la création de mondes virtuels miroirs de la réalité. En ligne de mire, les lieux culturels et les marques. En attendant le grand public.
Qui n’a jamais rêvé de voler autour de la Tour Eiffel ou au-dessus de l’île de Manhattan, comme s’il était un oiseau, ou plutôt un drone ? Équipé d’un casque Oculus et de deux manettes, le visiteur est projeté dans le monde de Mira, du nom de cette start-up créée il y a bientôt six ans par le Français Gaspard Giroud, rejoint depuis par Thomas Tassin et Jérôme Chasques. Il y a quelques jours encore, celle-ci s’appelait Garou, en référence au film des années 50, Garou-Garou, le passe-muraille, la réalité virtuelle permettant de traverser les murs.
En cette froide soirée de fin novembre, près de 200 personnes sont réunies au premier étage de la Tour Eiffel pour assister au lancement officiel de Mira et tester les premières expériences disponibles. Outre la Dame de fer et New York, la Sainte Chapelle a été reconstituée en 3D pour une immersion totale. Grâce à la fonctionnalité Jetpack, qui permet de s’envoler dans les airs, le visiteur peut même s’approcher des vitraux pour en voir les moindres détails.
Pour l’occasion, The Bridge, une expérience immersive, a été dévoilée en simultanée à Paris et New York, comme un exercice de télétransportation en direct grâce à la réalité virtuelle.
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« Avec Mira, nous avons pris le parti d’aller vers la beauté et de prendre le temps de le faire bien », explique Thomas Tassin, cofondateur de Mira. « L’idée n’est pas de créer un univers dystopique mais d’étendre notre monde en bâtissant un pont entre le réel et le virtuel, comme un monde miroir », ajoute Gaspard Giroud, président et fondateur de Mira.
Rien à voir les univers cartoon de Roblox ou Horizon Worlds, le métavers qu’est en train de construire Meta à grand renfort de millions de dollars. Mira entend proposer des mondes immersifs ultra-réalistes, en se basant sur le moteur de jeux Unreal Engine d’Epic Games, bien connu dans le monde du jeu vidéo, et sur la blockchain Ethereum. Celle-ci permet notamment un partage de la valeur plus facile avec la vingtaine de créateurs avec qui la start-up travaille et ses partenaires.
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Déjà, Mira s’est associée avec des lieux culturels comme la Tour Eiffel et la Sainte Chapelle, mais aussi la Philharmonie de Paris ou encore le Mucem à Marseille. Elle vise aussi les marques, pour leur permettre de construire des expériences immersives de grande qualité. « Se promener dans la mécanique d’une montre, être au volant d’un prototype automobile pas encore sur le marché, se retrouver sur scène avec votre artiste préféré ou au cœur d’un événement sportif. Tout cela est désormais possible », détaille Jérôme Chasques, un autre cofondateur de l’entreprise, qui compte déjà 35 salariés, pour un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros avant même son lancement officiel.
Après une première levée de fonds de 5,5 millions d’euros en janvier dernier, menée auprès de business angels et d’une grande maison de luxe dont les fondateurs de Mira préfèrent pour l’instant taire le nom, un second tour de table pourrait être finalisé début 2023. Objectif, continuer à étendre le monde de Mira, avant son ouverture au grand public en 2024 pour en faire « un véritable monde enrichi et socialement actif ».