Le chef de l’agence britannique de renseignement et de sécurité GCHQ va avertir les pays occidentaux mardi de « l’énorme menace » de la Chine qui cherche à utiliser sa domination technologique à des fins de surveillance, les appelant à agir en urgence.
Jeremy Fleming, directeur du quartier général des communications du gouvernement (GCHG), doit affirmer lors d’un discours à des spécialistes de la défense que les autorités chinoises cherchent à « profiter » de leurs technologies, telles que leurs systèmes satellites et leurs monnaies virtuelles. De quoi représenter, selon lui, « une énorme menace pour nous tous ».
Jeremy Fleming, à la tête de l’agence de renseignements depuis 2017, doit appeler le Royaume-Uni et ses alliés à répondre en urgence à ces menaces, selon un communiqué de l’agence diffusé lundi soir. « À GCHQ, c’est notre privilège et aussi notre devoir de voir les moments charnières où l’Histoire change sans qu’on s’en rende compte. Ça a l’air de ressembler à un de ces moments », doit-il dire.
« Notre avantage dans notre future stratégie technologique repose sur ce que nous décidons de faire maintenant en tant que communauté. J’ai confiance sur le fait qu’ensemble, nous pouvons tourner ce moment à notre avantage », doit souligner Jeremy Fleming. Son intervention a lieu au moment où la Chine veut lancer sa monnaie numérique, le « yuan numérique », suscitant l’inquiétude des spécialistes qui estiment que les régimes autoritaires pourraient utiliser cette technologie à des fins de surveillance et de contrôle.
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Une telle monnaie pourrait « permettre à la Chine de s’affranchir partiellement du genre de sanctions internationales actuellement en place contre le régime du (président Vladimir) Poutine en Russie », selon Jeremy Fleming.
La Chine a aussi finalisé en 2020 Beidou, son système de navigation par satellite, concurrent du GPS américain. « Beaucoup pensent que la Chine est en train de se doter d’une puissante capacité anti-satellite, avec pour objectif d’empêcher les autres nations d’accéder à l’espace en cas de conflit », d’après Jeremy Fleming. « Et il y a des craintes que la technologie puisse être utilisée pour tracker les individus ».