Le vice-président de l’agence Rosa Paris revient sur les grands sujets qui ont marqué l'actualité cette semaine.
Yvon Chouinard, fondateur de la marque Patagonia, qui transfère les actions de l’entreprise à un trust et une ONG pour consacrer l’intégralité des bénéfices à la planète.
J’ai peu d’idoles mais ma passion pour le surf m’a amené, il y a quelques années, à m’intéresser de près au parcours d’Yvon Chouinard. C’est précisément parce qu’il détestait les chefs d’entreprise trop inconscients de leur incidence sur le monde qu’il est devenu un entrepreneur absolument unique ! Dès les années 70, il portait une vision avant-gardiste : si on fabrique des produits qui durent, les gens n’auront pas besoin de les racheter. « Don’t buy this jacket », disait déjà l’une de ses campagnes en 2011. La récente décision de la famille Chouinard est admirable, elle marquera un avant-après. Celui de nous rappeler que notre obsession moderne pour la croissance n’est pas une fin en soi : « There’s no business to be done on a dead planet » [Il n’y a pas de business à faire sur une planète morte].
Le marché publicitaire français, dynamique au premier semestre, qui redoute la suite et n’exclut pas un exercice 2022 inférieur à 2019 en cas de dégradation du contexte économique.
« Winter is coming », paraît-il… Mais au-delà des prédictions, ce qui doit nous intéresser, c’est la corrélation forte qui perdure entre le marché publicitaire et le contexte économique global. Puisque l’un ne va sans l’autre, retenons le positif : s’il est indéniable que notre industrie connaît des secousses depuis deux ou trois ans, la période nous montre à tous que nous pouvons impacter plus fortement la société en amenant nos marques à mieux se transformer.
Netflix qui vise 40 millions d’utilisateurs d’ici au troisième trimestre 2023 pour sa nouvelle offre financée par la publicité.
Est-ce qu’il y a réellement un marché pour une offre Netflix avec publicité ? La marque aurait tort de ne pas essayer si cela lui permet d’accéder à un public encore plus large. Mais, à titre personnel, j’ai toujours un petit regret quand je vois une marque aussi puissante remettre en question un élément si fondateur de son expérience utilisateur.
L’enquête ouverte contre l’agence d’influence Shauna Events pour « pratiques commerciales trompeuses ».
Les plus belles arnaques sont souvent celles qui se déroulent à la vue de tous. Se créer une communauté, accumuler des centaines de milliers de followers, ce n’est pas juste une chance, c’est désormais une responsabilité. Beaucoup d’influenceurs - et les structures qui les conseillent - ne l’ont visiblement pas encore bien mesuré. L’affaire Shauna Events nous montre qu’il est l’heure pour notre société moderne de réguler ces nouveaux « pouvoirs » si influents.
Webedia qui lance une agence TikTok et prend une participation au capital d’un site spécialisé dans le sport.
La montée en puissance de TikTok est indéniable. On ne peut plus se contenter de dire que la plateforme ne s’adresse qu’à des jeunes ados qui dansent sur des tendances. Ce qui me fascine avec TikTok, c’est sa puissance dans le réel (bonne chance aux artistes qui veulent sortir un tube qui cartonne aujourd’hui sans passer par TikTok !) mais surtout la créativité exacerbée qu’elle génère chez ses utilisateurs. C’est un terrain absolument foisonnant tant en termes d’insights que de capacité à générer de nouvelles rhétoriques de contenus. Il y a une place formidable à prendre pour les marques à qui, comme Webedia l’a bien compris, on demandera une vraie prise en compte de ce que permet et ne permet pas la plateforme, ainsi que de nouvelles manières de produire et de créer.
Stratégies qui pérennise son festival annuel rassemblant les acteurs de la communication, les marques et les médias.
Parce que le marché ne s’est jamais autant transformé, il a plus que jamais besoin de grands référents qui l’accompagneront dans la durée.