Missionné par McDonald’s, Danone ou L’Oréal, Descartes&Mauss conjugue tech et prospective pour tenter de modéliser le futur et rationaliser les choix stratégiques des marques. Un créneau porteur.
L’un est le maître à penser du rationalisme moderne. L’autre considéré comme le père de l’anthropologie française. Autant dire qu’en s’attachant l’aura de telle sommités, Descartes&Mauss se fait une haute idée de sa mission : le conseil stratégique aux entreprises. Lancée il y a quelques mois sous la houlette de Maurice Ndiaye, coprésident de l’Adetem, la structure, présente dans quatre pays, ne cache pas ses ambitions. « Il s’agit de donner ses lettres de noblesses à un métier actuellement peu couru, celui de prospectiviste », entame l’entrepreneur, passé à ses débuts par le monde du conseil au sein du cabinet McKinsey. « Aujourd’hui, des acteurs spécialisés existent mais les tendances identifiées ne constituent presque jamais un outil d’aide à la décision. D’autre part, l’intelligence artificielle reste encore sous-exploitée au sein de l’intelligence économique », déplore le CEO, convaincu de la pertinence de l’offre déployée par la « stratech ».
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En combinant des capacités avancées de modélisation de données et une grille de lecture ancrée dans les sciences sociales, « Descartes&Mauss modélise les grandes tendances micro et macro qui constitueront, tôt ou tard, un risque ou une opportunité pour une industrie », synthétise Maurice Ndiaye quant à une méthodologie s’appuyant sur les données géopolitiques et économiques, les mécanismes de financement, les innovations sectorielles, la recherche académique ou la connaissance consommateur. Une data moulinée à l’IA -le cas échéant avec les données de la marque- afin d’identifier un maximum de scénarios. De là à prétendre lire le futur ? « On ne fait pas de prédictif. Mais nous avons recours à une approche systémique permettant d’introduire des métriques nouvelles assorties de scores de probabilité et d’un horizon temporel, l’objectif étant de réduire le risque pour faciliter la décision », poursuit-il à propos d’une offre s’adressant aux comex et aux équipes opérationnelles dans les différents pays. À la clé, quatre champs d’application : « l’allocation des ressources, les innovations prioritaires, le risk management et le volet digital », développe le CEO, qui revendique une « intelligence rationnelle » ayant déjà convaincu McDonald’s, Danone ou L’Oréal.
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Reste une question. Au sein de l’univers du conseil stratégique, existe-il réellement une planète inexplorée ? « Descartes&Mauss apporte quelque chose que les autres agences n’ont pas », assure Kyle Papanikolas, global insights director de McDonald's, qui a engagé « D&M » pour anticiper les tendances critiques de son secteur et élaborer sa feuille de route dans 12 pays au cours des cinq prochaines années. « Nous vivons une époque marquée par une extrême volatilité. Il n’est plus envisageable de faire de la stratégie comme avant. Descartes&Mauss répond à cet enjeu avec une approche différente : analyser comment les choses se produisent plutôt que constater et réagir à une suite d’événements pouvant paraître fortuits », conclut le CEO, qui espère s’implanter à Singapour ou Pékin début 2023.
Chiffres clés
4
Nombre de villes où Descartes&Mauss est présente (Paris, New York, Londres, Rotterdam).
15
Nombre de collaborateurs.