En coulisses de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, toute une organisation était en place pour réduire son impact environnemental. Explications avec Stéphanie André, directrice associée de Double 2, responsable de ce dossier.
Tout le monde se souvient de la cérémonie d’ouverture de Paris 2024 le 26 juillet dernier, de la pluie en invitée surprise à Céline Dion en bouquet final, en passant par le défilé des athlètes par bateaux. Un tel spectacle a forcément des conséquences sur l’environnement, mais le comité d’organisation, qui souhaitait livrer des Jeux responsables et durables, a défini un cahier des charges pour minimiser cet impact. Au sein de Paname 24, « l’équipe de France » des agences événementielles choisie pour organiser les cérémonies d’ouverture des jeux olympiques et paralympiques, Stéphanie André, directrice associée de Double 2, était la responsable de ce dossier. Quelques mois plus tard, elle tire le bilan et les enseignements pour toute la filière de l’événementiel.
« Un des principaux sujets était d’étudier les impacts potentiels sur la faune et la flore de la Seine, explique Stéphanie André. Chaque tableau artistique a été analysé avec des écologues. Pour les jets d’eau, il fallait adapter le débit et le diamètre des buses pour ne pas avaler les poissons. Pour les feux d’artifice, on a utilisé de la pyrotechnie ne produisant pas de débris. Lors du tableau à la Conciergerie qui se termine par l’envol de serpentins rouges, on a prévu des barrages flottants pour pouvoir les récupérer. » Pour l’installation des tribunes, des écrans et de tout le matériel, une grande attention a été portée aux arbres le long des berges, afin de protéger le sol et les troncs. Les équipements ont été lestés grâce à l’eau de la Seine. « Nous avons testé le fret ferroviaire pour le transport des tribunes mais nous ne sommes pas allés aussi loin que je l’aurais voulu pour des raisons de planning et de coordination. Il s’est avéré plus simple à mettre en place pour le démontage », souligne-t-elle.
Une partie des bateaux transportant les athlètes ont été électrifiés et des bornes de recharges installées sur les quais, ce qui participe à l’héritage des Jeux. La réduction des émissions de CO2 passait aussi par l’électrification du réseau tout au long du parcours en partenariat avec Enedis. « Les groupes électrogènes n’ont été utilisés que pour des besoins de courte durée et au maximum alimentés par des biocarburants », se félicite Stéphanie André. D’autres sujets portaient sur la seconde vie des matériaux et des costumes, le catering (la restauration des équipes) essentiellement végétarien et local, la redistribution des invendus alimentaires à des associations, l’interdiction des bouteilles en plastique… Le bilan CO2 a été transmis au comité d’organisation qui livrera ses conclusions.
Ce projet d’une vie aura mobilisé Stéphanie André pendant deux ans. À l’aube de poursuivre sa carrière en freelance, la pro de l’événementiel se dit « motivée et optimiste » : « La filière est mûre, tout le monde est mobilisé et beaucoup de solutions existent, pas forcément visibles mais très efficaces et qui ne coûtent pas plus cher si on anticipe. »