Delphine Dauge, la présidente de l’Association Design Conseil (ADC), revient sur les dernières actualités autour des Jeux olympiques et paralympiques.
L'ADC accueille trois nouvelles agences, portant à 36 le nombre d'adhérents.
Au-delà du nombre d’agences adhérentes qui témoigne d’une véritable dynamique, ce sont les expertises plurielles et l’idée de collectif qu’il faut pointer. À cela s’ajoute un statut grandissant, le design irriguant désormais tous les domaines, de l’UX design au sound design pour ne citer que deux exemples. Cette influence croissante correspond aussi à la place de plus en plus centrale qu’occupent la marque et le branding dans les stratégies d’entreprises.
Havas rapproche W&Cie avec une autre agence du groupe, Conran, afin de favoriser son internationalisation.
Ce n’est pas une surprise dans un contexte de concentration des acteurs. Mais c’est une association prometteuse, Conran constituant un nom reconnu dans le monde du design. L’objectif est limpide : disposer pour Havas d’une offre internationale plus forte sur le volet design/branding, imprimer une empreinte française au sein de la marque Conran et favoriser l’internationalisation de W&Cie. La typographie du nom de la nouvelle entité a été confiée à Jean-François Porchez, typographe français de renom. De quoi asseoir sa légitimité.
La marque italienne Moncler s'empare de la Stazione Centrale, la principale gare de Milan, à l'occasion de la Design Week (15-21 avril).
La stratégie développée par Moncler est remarquable. D’une part, la marque adopte une démarche de curation artistique correspondant à la perfection aux codes du luxe, secteur qui abrite les nouveaux mécènes contemporains. À cet égard, il n’est pas usurpé de parler de démarche artistique grandiose dans un lieu qui l’est tout autant, avec le concours d’artistes tels que JR. D’autre part, Moncler, par l’intermédiaire de ses points de vente, procède à une sacralisation de la marque. Cela tient notamment à l’attention portée au design des lieux par le duo français Gilles & Boissier, qui œuvre à l’ouverture de ses magasins.
Le travail réalisé sur le volet du design en vue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
Il y a beaucoup à dire, à commencer par le lifting réalisé avec brio par le designeur français Mathieu Lehanneur afin de donner un visage neuf à la torche olympique. Mais Paris 2024 est plus largement un terreau fertile pour faire briller l’excellence du design à la française, que ce soit à travers la prouesse architecturale que représente la piscine olympique de Saint-Denis ou le travail opéré par Louis Vuitton avec ses malles destinées à mettre en scène la préciosité de l’objet, qu’il s’agisse de la torche ou des médailles.
L'irruption de l'intelligence artificielle dans les processus créatifs, à l'instar d'Artefact et MK2 qui créent l’Artefact AI Film Festival, concours international de courts métrages.
Nous sommes concernés dans les métiers du design et c’est un sujet dont les implications sont abordées au sein de l’ADC. Au-delà des craintes, il faut souligner l’enthousiasme que génère l’intelligence artificielle chez les créatifs. Et si les capacités de l’IA en termes d’images sont éprouvées, le cas de la vidéo reste à part car plus difficile à produire. Comme le dit Jean-Pierre Jeunet, président du festival, cela permettra de « découvrir un échantillonnage de ce qui est possible aujourd’hui ».
Doublet Wasserman devient supporter officiel de Paris 2024. La joint-venture déploiera le look et la signalétique des Jeux.
Tout l’enjeu repose sur un déploiement adapté à l’échelle nationale, dans un temps restreint et en intégrant la dimension durable de la signalétique. Sous des dehors simples, la signalétique, qui mêle design, événementiel et branding, est une source inouïe d’opportunités. À commencer par la capacité à donner une nouvelle image de marque, comme le fait la RATP en adoptant une signalétique rose qui casse les codes.