Le 14 octobre avait lieu la 5ème édition d’In design we trust, le rendez-vous des créatifs de l’ADC, Association Design Conseil. Après une année 2020 sous quarantaine, c’était l’heure des retrouvailles pour la trentaine d’agences membres et le nouveau bureau, composé de Simon Bouanich, fondateur de Pulp, Delphine Cadoche, directrice générale consumer branding de Dragon Rouge, Pierre Nabhan, cofondateur de JoosNabhan, Oriane Tristani, directrice générale de Landor & Fitch, et la présidente Delphine Dauge, directrice générale de SKG Brandimage. Celle-ci a dévoilé les différents dossiers lancés par l’association depuis son élection en mai dernier : la parité avec une étude sur les salaires pour favoriser l’accès des femmes aux postes de direction, les écoles pour faire connaître les différents métiers du design dès le lycée, le développement durable pour aider les agences dans leurs démarches de certification et enfin un programme de podcasts, «Les talks de l’ADC», présent sur toutes les bonnes plateformes. L’association joue aussi son rôle de réseau en organisant des réunions régulières autour de problématiques (emploi, commercial, création), animées par la déléguée générale Antoinette Lemens.
L’événement In design we trust, organisé à l’espace Saint-Martin à Paris, est un héritage des précédents présidents de l’ADC auquel les membres restent attachés pour se retrouver et partager leurs inspirations. «Cette année, on a joué collectif avec des binômes mêlant des petites et des grandes agences et un thème commun, le progrès durable, explique Delphine Dauge. Nous voulons montrer comment le design peut être source de progrès pour la collectivité.» L’exercice a permis à plus d’agences de s’exprimer sans rallonger le programme: neuf duos ainsi que des étudiants de l’école Intuit Lab se sont succédé sur scène, dans un temps contraint de 5 minutes chacun. Certains ont choisi de développer des concepts comme l’innovation frugale (Valentine Pereira et Nicolas Scheffer, Bronson et 4uatre), l’écoconception (Claire Coudoré et Matthieu Dessemme, CBA et Big Youth), la signification de la couleur verte (Anne-Sophie Royer et Léa Mathieu, SGK Brandimage et Royalties Ecobranding), le biomimétisme (Amélie Tertian et Lou Andréa Declerck, Extrême et Mazarine Atelier Pascalie). D’autres ont resserré l’angle autour d’un thème précis comme l’évolution du monde du vin (Coralie Deloffre et Laurent Jossec, Team Créatif et Crépuscule), l’inclusivité de genre dans les cosmétiques (Yovanna Wallet, Elise Cousi, Bertrand Klein de Landor & Fitch et Extrême) ou l’engagement politique des sportifs (Géraldine Karolyi et Martin Iselt, 17mars et Leroy Tremblot).
Faux JT
La palme de l’humour est revenue à Dounia Nassar et Emmanuel Lorry de Dragon Rouge et Blackandgold qui ont imaginé un faux journal télévisé des mauvaises nouvelles de la planète avant de conclure sur une vraie bonne idée à retenir: arrêter d’envoyer des mails d’accusé de réception car chaque message émet 10 grammes de CO2. Même inspiration pour Victoria Pullen et Laurent Moreau, de JoosNabhan et Pixelis, qui ont passé la soirée In design we trust au crible des contraintes du progrès durable. Résultat: finis les envois d’invitations par mail, des carottes et des pommes de terre seulement en cocktail.
Heureusement, la réalité n’est pas si caricaturale et le progrès durable rejoint finalement les fondamentaux du métier de designer : « Enlever ce qu’on peut, garder ce qui est nécessaire à sa juste place, toujours avec un regard d’enfant. »