Le fonds SFW Capital vient d’entrer au capital de Captify, qu’est-ce que cela change dans la répartition ?
Avant nous appartenions complètement à nos fondateurs Dominic Joseph et Adam Ludwin, ainsi qu’aux fonds britanniques Panoramic Growth equity et Smedvig Capital. SFW Capital intègre l’actionnariat. Mais ce n’est pas qu’une entrée au capital. En parallèle, tout le monde réinvestit. Nous n’en dévoilons pas plus ni sur le montant ni sur la répartition pour des raisons évidentes de concurrence.
Donc c’est aussi un réinvestissement. Pour accélérer ? Sur quoi cela portera-t-il ?
Nous allons accélérer, oui. Recruter, notamment dans les pays dans lesquels nous allons nous développer commercialement, comme en Amérique du Sud ou en Asie. Mais aussi sur nos solutions. Le but est de devenir une plateforme d’importance dans le monde de l’open web et du cookieless. Donc de complètement finir notre transition vers un business de Saas, et jouer sur l’effet de réseau en augmentant le nombre d’utilisateurs de la plateforme. Nous voulons accroître les utilisateurs de notre solution d’insights et d’activation d’audiences en programmatique, que ce soit en «managed service» [opéré par les équipes de Captify] ou en self-service. On veut que cela représente 80 à 90% du business dans les trois prochaines années. Nous pensons que c’est le bon moment pour pousser encore plus de marques à passer à l’open web, toutes les choses sont en place. Et on a l’ambition de penser qu’on aura à terme une place significative dans cet écosystème. Donc nous allons aussi accélérer sur notre marque B2B pour bien exister dans l’esprit des décideurs.
En quoi consiste votre solution exactement ?
Notre plateforme permet d’activer des campagnes en contextuels sur des URL, ou des sous URL etc. Des liens que nous avons évalués et qualifiés préalablement en fonction des données des éditeurs. Pas seulement des données sémantiques, nous prenons en compte beaucoup d’autres facteurs, en particulier le search des utilisateurs. Avant la publicité digitale consistait à noter des individus pour les cibler, nous, nous nous concentrons sur les URL. Et c’est là la différence, car nous récupérons une capacité en volume que le marché perdait. Sur Safari, Mozilla, le ciblage ne fonctionnait plus depuis deja un long moment, et on perdait près de 40% de l’audience qu’on ne ciblait jamais. Avec nos solutions, on requalifie et on retrouve tous ces inventaires perdus.
Mais votre solution est cookieless depuis longtemps ?
Oui, nous avons pris ce virage très tôt, car selon nous, c’était inéluctable et mieux pour les utilisateurs. Notre solution sans cookie a déjà plus de deux ans. Nous nous basons donc seulement sur les données first-party des éditeurs, reçues avec le consentement total des internautes. Ce sont eux qui ont la main et qui envoient la data qu’ils décident. A l'heure actuelle, nous avons encore deux solutions qui tournent : une en third party, pour notamment mesurer la performance et donc la solution cookieless. Il faut laisser le choix au client, mais l’on tente de les convaincre de passer à la deuxième dès à présent. Mieux vaut basculer sur des solutions sans cookie le plus tôt possible.
Mais le fait de ne plus avoir de cookie, cela ne gêne pas pour la mesure de performance ?
La seule différence c’est le temps réel. On peut toujours mesurer la performance des campagnes, mais il faut réconcilier les données à moyen terme sur certains groupes. En revanche, on ne peut plus piloter les investissements en temps réels. On sait quand les campagnes fonctionnent, mais cela prend un peu plus de temps. Pour chaque solution il y a des conséquences heureuses et malheureuses. Avec le cookieless, on va rouvrir la capacité de cibler d'autres personnes, et diminuer la pression publicitaire sur certaines audiences. Cela augmente le taux d’acceptabilité, et la respectabilité de la publicité, mais d’un autre côté, on ne peut plus faire de la mesure en temps réel.
Vous êtes directeur de l’international, et vous avez ouvert plusieurs bureaux ces derniers mois ? Comment cela s’est passé avec la pandémie ?
Oui, nous avons ouvert l’Australie, juste avant la pandémie, et cela se passe très bien. Le management par visio fonctionne même s’il ne fait pas tout. Pour l’ouverture de bureau, nous avons mis en place de bons processus de recrutement, et il faut avouer que nous avons aussi eu de la chance de tomber sur des bonnes personnes avec qui cela match parfaitement. Il faut toujours un peu de chance, mais il faut toujours aussi avouer quand elle est là !