Communication
En recrutant comme directrice de la création Manoëlle van der Vaeren, le groupe indépendant Change confirme ses ambitions et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

La crise n’a pas refroidi les ardeurs de Change. Et même si le groupe indépendant fondé par Patrick Mercier a enregistré « une marge brute en légère baisse en 2020 », conséquences du Covid-19 obligent, la dynamique reste la même. Celle d’un groupe s’appuyant désormais sur une centaine de collaborateurs et qui entend poursuivre son offensive sur le marché. Deux ans après l’acquisition de Quadrature et 18 mois après le rachat de Brand Station ayant permis au groupe de donner un sérieux coup d’accélérateur sur le volet créatif, Change s’offre une pointure avec Manoëlle van der Vaeren, recrutée comme directrice de la création.

« Cases à cocher »

Passée par les plus grandes agences - DDB, TBWA, BDDP&Fils, BETC… - avant de lancer sa propre structure fin 2016, baptisée Animals, celle-ci évoque un choix logique. « Cette notion d’indépendance est primordiale », confirme la première intéressée, pour qui Change dispose d’une taille aux allures de « compromis » idéal. « C’est un acteur indépendant, mais qui a les ressources nécessaires pour aller chercher de belles marques », juge-t-elle. Un avis que partage forcément Patrick Mercier, rappelant que près de la moitié des effectifs occupent des fonctions créatives « en publicité, design, digital, UX ou tech ». Mais une force de frappe importante en la matière ne suffit pas. « Lorsqu’on est indépendant, il faut cocher plusieurs cases, à commencer par des dirigeants expérimentés », éclaire-t-il en écho à l’arrivée d’Elisabeth Billiemaz (ex-Havas) comme coprésidente il y a un an ou celle d’Hélène Ortola (ex-Disko) il y a trois mois en qualité de directrice du pôle Change Experience. « Il faut ensuite avoir la capacité à piloter ces grands comptes », pointe Patrick Mercier, pour qui « se retrouver en compétition sur le budget Picard face à Score DDB » est « gage de crédibilité ». À la clé, un modèle intégré qui a d’ailleurs séduit il y a quelques semaines un client du calibre de Louvre Hotels Group, avec la communication de ses marques Campanile, Kyriad et Première Classe sur le sol français. « Dans le contexte actuel, il existe une prime aux agences indépendantes construites comme la nôtre », considère le dirigeant, qui cible aussi les « marques intermédiaires » et plus largement « toutes celles qui ont envie de se transformer ».

Dossiers prioritaires

Pour y parvenir, le groupe pourrait rapidement procéder à d’autres acquisitions. « Nous voyons effectivement beaucoup de dossiers passer mais nous en regardons un sur dix. L’idée n’est pas de grossir pour grossir », tempère le dirigeant, qui concède être prioritairement à la recherche de deux expertises, en « consulting et influence » ainsi qu'en « digital ». Mais Change pourrait également frapper fort en parallèle. Selon nos informations, le groupe serait ainsi entré en discussions avec l’agence indépendante La Chose au cours des derniers mois, sans succès. « On l’a vu avec le rapprochement entre M&C Saatchi.Gad et Australie notamment. Tout le monde parle avec tout le monde », botte en touche Patrick Mercier, interrogé à ce propos.

Chiffres clés

100. Nombre de salariés.

14 millions d’euros. Marge brute 2019.

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