Patrimoine

Plus d’un million de personnes ont visité au Louvre l’exposition Léonard de Vinci, qui a fermé en début d’année. Un événement – la meilleure fréquentation depuis près de deux ans pour une exposition temporaire – auquel un public de professionnels a eu également la chance de participer dans le cadre de visites privatives organisées par des entreprises. Car le musée parisien développe, comme beaucoup d’autres, une offre à destination du B to B. « C’est un moyen pour les institutions culturelles de générer des ressources propres, de dégager un peu de liberté par rapport aux subventions », entame Jean-François Grünfeld, président-directeur général et commissaire général de Museumexperts, organisateur du Museva, salon de la privatisation des musées, monuments et salles de spectacle.

Des avantages multiples

C’est aussi pour ces acteurs un moyen d’accueillir un public un peu différent tout en augmentant la fréquentation. « Tous les musées le disent : lorsqu’ils organisent une grande exposition, ils enregistrent un afflux de demandes de la part des entreprises », assure l’expert. Et ce, même si le phénomène n’est pas tout à fait nouveau et que la privatisation d’expositions a déjà prouvé sa capacité à séduire cette cible de professionnels.

Pour les entreprises, élire un lieu culturel pour rassembler des équipes, accueillir des clients ou organiser un événement présente plusieurs avantages, en particulier en termes d’image. En fonction du lieu choisi, cela permet d’affirmer un statut, de bénéficier, par ricochet, de la réputation et du prestige de l’endroit retenu ou encore de partager des valeurs (richesse culturelle…). « On choisit un musée par rapport à sa notoriété et au type d’événement organisé », précise Jean-François Grünfeld. Sans compter les avantages pratiques et logistiques dont disposent ces établissements, essentiels pour les organisateurs d’événements. Conçus pour accueillir du public, ces sites respectent généralement les normes de sécurité essentielles et leur accessibilité a été soignée. Le tout avec une touche patrimoniale en plus, un « supplément d’âme » par rapport à un lieu traditionnel conçu de la même manière. Reste une question : le statut des responsables B to B au sein des musées, qui peut varier d’un lieu à un autre. Qu’ils soient partie prenante de la direction des publics, du mécénat ou d’un autre département, charge aux entreprises de les identifier.

Ces prochains mois, l’offre de lieux culturels en France va encore s’enrichir, avec l’ouverture très attendue au printemps 2021, avec près d’un an de retard sur le calendrier initial, de la Bourse de commerce de Paris, qui abritera un musée d’art des années 1960 à nos jours, exposant la collection -Pinault.

Une offre B to B y sera proposée aux entreprises. Le lieu, rénové pour l’occasion depuis plus de trois ans, mettra à leur disposition son auditorium de 284 places et ses différents espaces pour accueillir cocktails, dîners, prises de parole, projections, petits déjeuners et autres événements jusqu’à 800 invités. La programmation sera rythmée de quinze expositions annuelles.

Lumières bordelaises

À Paris, place de la Concorde, il faudra aussi compter avec le nouvel hôtel de la Marine, qui ouvrira aussi au printemps 2021. Immergeant dans le patrimoine du xviiie siècle, il sera ouvert à la privatisation le soir pour des événements, dans trois espaces : une cour sous verrière (pour 330 convives en cocktail), des salons d’apparat et une loggia avec vue sur la place (300 personnes), et enfin des appartements dits « Madame » (100 invités).

En revanche, le Grand Palais va fermer ses portes en janvier 2021 pour rénovation. Il sera remplacé par un bâtiment éphémère sur le Champ-de-Mars, qui accueillera jusqu’en 2024 les événements habituellement hébergés sous la nef. 

À Bordeaux, les Bassins de lumières ont quant à eux ouvert en juin. Ce centre d’art numérique et immersif dans la lignée de l’Atelier des lumières à Paris, en beaucoup plus grand (13 000 m2), est abrité dans la base sous-marine de la ville. Au-delà de l’organisation de visites privées, il met également à disposition ses espaces pour accueillir des événements de 50 à 900 personnes, avec possibilité de projeter l’exposition immersive, une ambiance choisie sur catalogue ou encore une animation spécifique.

Enfin, Léonard de Vinci n’a pas fini de séduire les entreprises. Le château du Clos-Lucé à Amboise, dernière demeure de l’artiste, ouvrira début 2021, dans un bâtiment industriel reconverti, un nouvel espace muséographique proposant une (re) découverte du peintre et architecte à travers un spectacle immersif et des animations 3D. Cet espace sera ouvert à des visites privées. L’offre complète le catalogue B to B déjà en place.

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