Agences
Laurent Habib, président depuis juin 2017 de l'Association des agences conseils en communication (AACC) a décidé de quitter le syndicat chargé de représenter les agences, sur fond d'accusations de harcèlement diffusées par le compte Instagram Balance Ton Agency.

Mis en cause dans plusieurs témoignages sur le compte Instagram «Balance ton Agency», relatant des faits de harcèlements, Laurent Habib, président de l’AACC et président-fondateur de l’agence Babel, a annoncé ce soir sa démission de l’AACC. 

Dans une lettre adressée aux salariés de Babel, il explique : « J’ai pris de longues heures pour me décider vis-à-vis de mes responsabilités à l’AACC. J’y ai engagé des chantiers majeurs, des combats décisifs. Il sera dommageable pour tous ces chantiers que je les laisse orphelins, même si, ici comme partout ailleurs, nul n’est indispensable. Après avoir tout pris en compte, je démissionne ce soir de l’AACC». Laurent Habib prend acte des témoignages publiés par le compte Balance ton Agency : «J’ai lu ou parcouru les nombreux posts de BalanceTonAgency. J’y reconnais beaucoup de choses que j’ai dites ou faites, parfois en pensant faire preuve d’esprit, et je constate avec tristesse et effroi qu’elles ont blessé des femmes, créé des malaises, fragilisé des jeunes personnes qui découvraient le patron de leur agence en se demandant sans doute quelle attitude avoir. Je leur demande sincèrement pardon. J’y ai lu aussi beaucoup de mensonges, des mots ou des gestes sortis de leur contexte et d’autres sortis de nulle part, et certainement pas de moi.» 

Laurent Habib était président de l’AACC depuis 2017, réélu pour un second mandat le 4 juin 2019. Président de l’agence Babel qu’il a créée en 2012, il était auparavant directeur général d’Havas France. 

Séisme dans la pub

Un an et demi après le mouvement #metoopub de tentative de libération de la parole, le compte Instagram «Balance Ton Agency» crée un séisme dans le monde de la communication depuis plusieurs semaines, en diffusant de manière anonyme des témoignages mettant au grand jour une certaine violence présente dans les agences, morale mais aussi surtout sexuelle. Pointant du doigt l’omerta qui règne toujours au sein des agences, le compte entend montrer l’inefficacité des mesures prises depuis #metoo. 

L'AACC dans la tourmente

Cette démission intervient de surcroît à quelques semaines des discussions cruciales sur la loi Pompili sur la publicité, dans lesquelles Laurent Habib était fortement investi et laisse l’AACC au cœur de nombreuses questions. 

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