La digitalisation de la Milan Design Week, du 15 au 21 juin, alors que le Salon du Meuble a été annulé à la suite du Covid-19.
La pause contrainte par le virus oblige à se reposer des questions sur ce qui apparaissait comme des évidences. Elle offre l’opportunité de repenser la notion d’expérience à travers un prisme nouveau. Ce prisme est triple et renvoie au modèle économique, social et environnemental que chacun souhaite. Elle conduit aussi à se demander : pourquoi devrais-je aller quelque part ? À quoi cela sert-il et que vais-je y vivre ? Par ailleurs, le numérique oblige à passer d’une logique de valeur à une logique de volume, dans le sens de la démocratisation. Mais il ne remplace pas tout. L’événement doit se relire à l’aune du mix digital/physique à considérer en fonction de la catégorie (cela ne marche pas pour un opéra…), de la qualité et de l’utilité de l’expérience.
Les masques de protection qui deviennent des accessoires design.
Le sujet renvoie au design en tant que tendance et au design utile. Par exemple, Reebok a développé des masques pour faire du sport. Il existe aussi pour les personnes malentendantes des masques translucides permettant de lire sur les lèvres. Vogue a publié son classement de 100 masques à acheter [« Cloth masks to shop now », 8 juin 2020]. Certaines marques essaient d’anticiper leur impact environnemental. Le masque reprend toutes les thématiques clés en termes de design et de consommation : personnalisation, durabilité, inclusivité, attente de simplicité d’usage, sécurité. Reste que la vie est mieux sans masque. Jamais un objet parfait ne remplacera le non-port du masque.
Les cloches en plexiglas du designer Christophe Gernigon pour favoriser la distanciation sociale dans les restaurants.
On ne peut plus regarder une innovation sans considérer l’angle économique, social et environnemental. Les cloches sont, comme les masques, une situation provisoire. Pourquoi, dans ce design, ne pas intégrer la fonction d’après ? Cela sera, sinon, une occasion manquée. Dès que le virus disparaîtra, ces cloches seront enlevées. Elles pourraient devenir des lampes, par exemple. Cela serait bien de penser l’usage d’après, dès la conception, ce qui ne semble pas être le cas ici [selon leur concepteur citant notamment des retours d’utilisateurs, les cloches pourraient avoir d’autres usages : luminaires (un travail est en cours, pas encore au stade de la production), décoratif, événementiel, etc.]
L'allocution télévisée d'Emmanuel Macron, le 14 juin, sur la phase 3 du déconfinement qui permet la sortie complète du confinement.
Cette intervention se lit à l’aune des précédentes. Sur le fond, il est curieux, dans la première, d’avoir utilisé un discours guerrier pour annoncer une défaite (le confinement). Lorsque l’on regarde dans d’autres pays et notamment des pays gouvernés par des femmes, comme la Nouvelle-Zélande, c’est un autre champ lexical qui est utilisé, plus pragmatique, humble, proche de l’empathie, des mots empreints de sollicitude. La gestion de la crise est unanimement saluée par les gens dans ces pays, ce qui n’est pas le cas en France. L’on retient deux approches rhétoriques dont l’une semble avoir plus de succès.
Les débats et manifestations autour des violences policières après le meurtre de George Floyd, à Minneapolis.
Prendre position - afficher un écran noir sur Instagram - ne suffit plus. Il faut prendre des actes. Chez Landor, nous avons mis en place La Good Squad, une initiative qui permet à chaque employé de passer jusqu’à 10 % de son temps annuel à faire le bien dans le domaine social ou environnemental, dans le cadre de son métier. Une senior designer de Chicago a ainsi créé des posters avec des slogans qu’elle a mis en vente au profit d’associations Black Lives Matter.
