Yannick Bolloré défend son poste de président de Vivendi et de PDG de sa filiale Havas, un cumul «tout à fait légal», après des critiques d'un actionnaire minoritaire, dans un entretien aux Échos de vendredi 22 mars.
La société de gestion PhiTrust, actionnaire minoritaire de Vivendi, a récemment demandé la révocation de Yannick Bolloré du poste de président du conseil de surveillance de Vivendi, arguant d'un problème de gouvernance à la tête du groupe. Yannick Bolloré est en effet également PDG d'Havas, filiale de Vivendi.
«Cela ne pose aucun problème vis-à-vis des statuts de la société. C'est tout à fait légal», répond Yannick Bolloré. «La direction opérationnelle d'une filiale me permet d'être plus pertinent comme président du conseil de surveillance», assure-t-il dans un entretien au quotidien économique.
Par ailleurs, interrogé au sujet des déboires du groupe en Italie, Yannick Bolloré souligne que «Vivendi va rester chez Telecom Italia».
Vivendi, premier actionnaire de Telecom Italia avec 24% du capital, a perdu le contrôle du conseil d'administration de la société, face au fonds américain Elliott.
Havas est «sorti de la tempête»
Toujours en Italie, Vivendi avait espéré créer un géant latin des médias avec Mediaset, le groupe de la famille Berlusconi. Mais les entreprises sont désormais en conflit.
«Quant à Mediaset, tout ce que je peux vous dire est que nous continuons à croire que Vivendi peut devenir un leader mondial d'essence européenne», indique Yannick Bolloré, sans en dire plus sur ce sujet.
Évoquant cette fois Havas, le dirigeant estime que «le plus dur est derrière nous» après un creux en 2017. «Nous sommes sortis de la tempête et abordons 2019 avec confiance», affirme le fils de Vincent Bolloré.
Ce dernier, qui a prévu de prendre sa retraite à 70 ans en 2022, vient d'annoncer qu'il laissait la présidence du groupe Bolloré à un autre de ses enfants, Cyrille, tout en prenant le poste de président de la Financière de l'Odet, la société de la famille Bolloré qui détient 64% du groupe du même nom.