Sexisme en entreprise
Le Monde a publié une enquête relatant des témoignages de harcèlement moral et sexuel de la part du directeur de la création d'Herezie, Baptiste Clinet. Après l'avoir défendu, l'agence a finalement décidé de s'en séparer.

Mise à jour du 8 mars à 15 heures

  Herezie a finalement décidé de remercier son directeur de la création Baptiste Clinet, après la parution le 4 mars d'un article du Monde titré «Dans le monde de la pub, le règne du sexisme», qui mettait lourdement en cause le créatif dans des affaires de harcèlement sexuel. «Nous avons décidé, d’un commun accord avec Baptiste Clinet, de mettre fin à notre collaboration», annonce le communiqué. «Herezie mettra en œuvre toutes les actions nécessaires pour garantir le bien-être au sein de l’agence et réaffirmer les valeurs de respect de chacun qui sont les siennes depuis toujours» peut-on lire.

 

Article initialement publié le 5 mars

Après les révélations sur la Ligue du LOL, le milieu parisien de la publicité fait face à un nouveau scandale. Selon des informations du Monde, trois femmes ont été confrontées aux comportements sexistes et déplacés de Baptiste Clinet, directeur de la création de l'agence Herezie qui était, pour deux d'entre elles, leur supérieur hiérarchique. Elles ont depuis été licenciées, l'une pour «faute grave», l'autre pour «inaptitude professionnelles». Paru le 4 mars, l'article du Monde relate des témoignages qui relèvent du harcèlement moral et sexuel : les deux jeunes femmes salariées, d'une vingtaine d'années chacune, ont dû faire face à des propositions sexuelles insistantes et répétées.

Selon Le Monde, l'une d'elle a été poussée au départ après s'être plainte des agissements de Baptiste Clinet. Herezie lui a proposé un «accord transactionnel», que le quotidien a pu consulter et que la jeune femme a refusé de signer. Cet accord prévoyait, outre les indemnités courantes en cas de licenciement, plus de 10 000 euros au titre de préjudice moral ou professionnel qu'elle aurait pu subir. Il lui interdisait par ailleurs de poursuivre Herezie et ses salariés devant toutes les juridictions. 

Soutenues par Christelle Delarue, fondatrice de l'agence féministe Mad & Women, qui les a récemment recrutées après leur licenciement, les deux jeunes femmes attaquent Herezie aux Prud'hommes. Elles dénoncent une «misogynie ambiante» dans l'univers des agences de pub, à la manière de 99 Francs de Frédéric Beigbeder. Par ailleurs, le journal décrit précisément quelques soirées.

Démenti côté Herezie

Joints par Stratégies, Andrea Stillacci, président de Herezie Group, et Baptiste Clinet ont nié les faits, se plaignant, comme au Monde, de comportements séducteurs de la part des jeunes femmes. Dans la soirée du 4 mars, Herezie a démenti par voie de communiqué les accusations à l'encontre de son directeur de la création. L'agence estime que l'article du Monde est partial car se fondant en grande partie sur les déclarations de deux salariées licenciées: «Cet article, grossièrement à charge, ne reprend aucune des informations contenues dans le dossier qui est en notre possession, et ne retranscrit que les allégations des deux salariées licenciées, précise le communiqué. Nous démentons formellement les accusations sans aucune preuve émanant exclusivement de ces deux ex-salariées. Une enquête a été diligentée par l'agence il y a quelques mois».

L'agence déclare par ailleurs que «si des éléments nouveaux et probants étaient portés à notre connaissance, il va de soi que nous en tirerons toutes les conséquences. En effet, pour nous, la qualité de vie et le respect de nos collaborateurs sont de la plus haute importance».

 

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