Franco American rime avec Yucatan

C’est une opération pour le moins atypique. Officialisée début 2019, l’acquisition de l’agence Yucatan par Point S et la Franco American Image (FAI) a, au premier abord, tout du mariage de la carpe, du lapin et de la libellule. D’un côté, un acteur majeur de l’entretien automobile (550 centres dans l’Hexagone) et le pôle communication événementielle d’un groupe indépendant également structuré autour de trois autres pôles (Les Productions Franco American, La Franco American Travel, La Franco American Privilège). De l’autre, une agence conseil en relations publics, presse et digitales, née en 1994 et spécialisée dans les acteurs innovants (industrie, santé, environnement, tech). Explications faites, il n’en est rien.

Producteur d’événements

« L’idée pour Point S, que nous connaissons bien puisqu’il s’agit de notre client depuis 2004, c’est de disposer d’un pôle communication qui soit un levier de diversification parmi d’autres. Les deux structures sont associées à parts égales dans la gestion de l’activité de l’agence mais concrètement, c’est la Franco American que va intégrer Yucatan », explique Lionel Roques, le président du groupe, évoquant le « résultat d’une prospection menée depuis 2015 » mais aussi le fruit d’une « demande récurrente des clients pour être accompagnés plus largement ». Car si la Franco American est avant tout connue pour ses positions dans la production audiovisuelle - en témoignent le partenariat noué avec EndemolShine Fictions pour le développement et la production de séries françaises et européennes ou la signature récente du duo avec TF1 pour un projet de série événementielle -, le groupe dispose également d’un savoir-faire reconnu dans l’événementiel, collaborant avec des marques telles que Nutella, Skoda ou Nexity. « On s’est toujours positionné comme producteur d’événements plutôt qu’agence événementielle », confirme Lionel Roques, nommé à cette occasion directeur général de Yucatan tandis que Christophe Rollet, DG de Point S, devient président du conseil d’administration et que Caroline Prince hérite de la responsabilité opérationnelle de la structure.  

Des ponts entre RP et production

Cette acquisition d’une « agence très senior en phase avec l’ADN du groupe » ne sera toutefois pas de nature à bouleverser le modèle de la Franco American. « Le but est aussi de créer des ponts entre RP et production mais si le développement de Yucatan est un choix assumé, on n’ira pas plus loin que 2 millions d’euros de marge brute », affirme Lionel Roques. Ce n’est en tout cas pas le style de la maison, au fil d’une longue histoire qui l’a vu modifier progressivement ses expertises. « La Franco American, c’est une boîte mythique, qui a produit certaines des pubs les plus célèbres dans les années 70-80, avec de grands noms comme Jean-Jacques Annaud, qui y a commencé sa carrière », rappelle-t-il, conscient qu’avec ce rachat, le groupe poursuit sa singularisation sur le marché. Et justifie plus que jamais sa signature : « Une voie à part ».