Le 6 février dernier, Publicis Groupe annonçait l’acquisition de Soft Computing, leader du conseil data en marketing et expérience client, scellant ainsi définitivement les ambitions de sa transformation digitale. Montant de l’opération : 43 millions d’euros, et 400 personnes à intégrer. Pour Gautier Picquet, COO de Publicis Groupe en France, le pari est forcément gagnant: «nous créons la première structure française dédiée au data marketing. Après nous être déjà profondément consolidés en digital, nous pouvons dès lors revendiquer notre capacité à devenir des partenaires clés de la transformation de nos clients.»
Écueil du marché
Dans un objectif de lisibilité, Soft Computing rejoint les autres expertises data du groupe que sont Publicis ETO et les équipes data de Publicis Media, le tout sous la marque de Publicis Spine, déjà présente à l’international. Pour Nicolas Zunz, président de ce nouvel ensemble, Publicis Spine sera la première marque à pouvoir enfin répondre à un écueil du marché qui lasse bon nombre d’annonceurs: «quand les entreprises étaient en phase exploratoire sur leur data, elles acceptaient de passer par un nombre pléthorique d’acteurs experts pour valoriser leurs actifs. Aujourd’hui, de leur propre aveu, elles se perdent dans des configurations trop fragmentées. Les savoir-faire doivent être croisés, les chantiers, réconciliés, la gouvernance, simplifiée pour valoriser une data qui irrigue désormais tous les départements de l’entreprise.»
Publicis Spine promet donc un traitement holistique des problématiques sur toute la chaîne de la data, du volet stratégique jusqu’au déploiement opérationnel, le tout porté par 750 collaborateurs, détail qui, pour Nicolas Zunz, a toute son importance: «Le nombre d’experts exprime notre capacité à appréhender toutes les solutions technologiques du marché, sans aucun parti pris.» La structure promet néanmoins de conserver une architecture ouverte sur l’écosystème.
Internalisation des collaborateurs
Pour piloter cette nouvelle marque forte, Nicolas Zunz donc, qui reste co-président de Publicis Communications. Il sera soutenu par les femmes et hommes clés des différentes entités qui composent l’ensemble, notamment Sylvain Bellier, transfuge de Soft Computing, Laure Debos, patronne des data sciences pour Publicis Media ainsi que Yan Claeyssen et Laurent Dunkelmann, présidents de Publicis ETO.
Dernière promesse de rupture et non des moindres, l’internalisation chez les clients d’une partie des collaborateurs, modèle déjà prégnant chez Soft Computing et auquel Nicolas Zunz croit beaucoup: «la finalité de notre conseil sera d’aider tous types de marques à reprendre le pouvoir sur leur patrimoine data, en diminuant notamment leur degré de dépendance aux intermédiaires. Ce modèle collaboratif, qui offre une semi-internalisation, y contribue.»