L’accord trouvé à Bruxelles sur la directive droit d’auteur.
En permettant une juste rémunération des ayants droit, en assurant la protection des citoyens et en responsabilisant les plateformes vis-à-vis des infractions qui y sont commises, cet accord restera dans l’histoire d’internet. Ce que je retiens surtout, c’est qu’en termes de soft power vis-à-vis des États-Unis, celle qu’on appelait du temps du président Bush la vieille Europe vient de marquer des points. Au-delà de leur modèle économique, les plateformes ont imposé un rapport à la culture qui n’est pas le nôtre. C’est une victoire contre un modèle culturel hégémonique.
Le projet de loi annoncé par le gouvernement pour lutter contre le cyberharcèlement après l’affaire de la Ligue du LOL.
Je me demande surtout pourquoi les autorités ont mis autant de temps à se saisir du sujet. On sait que le harcèlement en ligne existe depuis déjà longtemps, bien au-delà de la seule communauté des journalistes, par exemple dans les écoles. Ce qui se joue aujourd’hui sur les réseaux sociaux est l’antithèse du collectif. C’est l’aboutissement des pires prophéties des sociétés hyper-individualistes. Nous avons mis un temps incroyable à se dégager de l’idéologie d’un internet sans règle. Dans ce contexte, l’intervention de la loi est légitime, nécessaire et urgente.
La France insoumise, Les Républicains et le Rassemblement national saisissent le CSA sur le temps de parole de l’exécutif dans le cadre du Grand Débat.
Ces trois partis font une erreur d’analyse en ne voyant pas la volonté forte des citoyens de s’exprimer, de participer. Ils sont à contre-courant du niveau de participation au Grand Débat. De cette erreur d’analyse découle une erreur politique en le réduisant à la stricte dimension d’une campagne électorale, celle des Européennes. La France insoumise et le Rassemblement nationale ont refusé d’y participer par tactique politique, et aujourd’hui, ils post-rationnalisent leur position en requalifiant le Grand Débat en campagne électorale.
La relation économique franco-allemande en difficulté après l’arrêt de l’A380 et le déraillement de la fusion Alstom-Siemens.
C’est moins la difficulté de la relation franco-allemande que celle de l’Europe à consolider une politique économique commune. Si l’Europe parvenait à se penser comme des États-Unis d’Europe, la question de la distorsion de concurrence invoquée pour justifier le rejet de l’alliance entre Alstom et Siemens deviendrait secondaire. Dans le cas de l’A380, l’implication de davantage d’États européens aurait peut-être permis de faire des choix plus pertinents en termes d’appareils. Les accords bilatéraux sont encore insuffisants pour peser sur les marchés mondiaux.
Netflix supplante Canal+ avec 5 millions d’abonnés en France.
Netflix est un rouleau compresseur financier ; au-delà du levier économique, il mène une bataille culturelle puissante, même s’il cherche à localiser son offre. Pour que les créateurs européens durent, il faudra se doter de la même agilité en termes de règles, de ressources et d’ambition politique.
Les quotidiens nationaux tirent leur épingle du jeu dans un contexte baissier pour la diffusion de la presse.
C’est un signe rassurant sur le rapport des Français à la presse traditionnelle. Dès lors que nous sommes en période de trouble, la presse semble constituer un repère. Le mouvement des Gilets jaunes a montré qu’internet et les réseaux sociaux n’étaient pas des lieux référents en matière d’information.
Le sujet du piratage dans le sport après la retransmission sur Facebook du match de Ligue des champions, Manchester United-PSG, sur la page du club parisien.
Le football européen est passé d’un jeu universel à une propriété privée que les groupes et entreprises se vendent et se revendent. Il va arriver au football ce qu’il est arrivé à la musique ou au cinéma : il va rencontrer le piratage et la revendication des internautes pour la gratuité. Cela pourrait entraîner demain une déflation des droits audiovisuels sous peine de voir les spectateurs déserter.