Quel est le premier bilan de votre élection à la présidence de l’ADC ?
Luc Speisser. J’ai été élu sur une vision : dire haut et fort que la force des agences de design, c’est la marque. Cela n’avait jamais été réellement fait. Au cours de ma vie professionnelle, j’ai compris que la marque n’est pas un élément au coeur de la communication mais un élément au coeur de l’entreprise. On est au-delà du discours, il ne suffit pas de faire une promesse mais il faut la tenir, et cela passe par des actes. Pour le prouver, nous avons lancé des Success Stories, des cas concrets qui font comprendre aux clients l’efficacité du design. Nous en publions une vingtaine sur le site internet (https://adc-asso.com/), dans des domaines très différents : Atelier Pascalie avec les parfums Le Labo, Dragon Rouge et Le Petit Marseillais, Team Créatif et Alter Eco, Landor et Volvic, CBA et Daddy… Cela montre que les agences de design ne sont pas que des faiseurs de logo et de packaging, elles travaillent sur le positionnement de la marque et par conséquent, sont au cœur des enjeux de l’entreprise. C’est une différence de posture fondamentale, à l’heure où les études sur la « brand valuation » montrent que la marque a une valeur financière.
Où en êtes-vous des adhésions ? Frédéric Messian, votre prédécesseur, président de Lonsdale, a quitté l’association.
L’ADC compte aujourd’hui 17 membres, dont de nouveaux inscrits comme Extreme, et nous sommes en pourparlers pour d’autres adhésions. Notre vision centrée sur la marque permet d’ouvrir l’ADC. On accueille de nouveaux métiers comme Joosnabhan, spécialisé en identité verbale. Frédéric Messian [président de Lonsdale] a un excellent bilan comme président de l’ADC, avec l’opération In Design We Trust destinée à montrer la diversité de nos créatifs. Nous allons évidemment la reconduire, nous cherchons d’ailleurs des sponsors pour lui donner une plus large diffusion, peut-être à travers un live stream. Aux côtés de nos actions sur l’efficacité du design, nous voulons valoriser auprès de nos clients notre liberté d’inspiration et de conseil.
Quelle est votre position par rapport à la concurrence des cabinets de conseil et des plateformes de création ?
Je n’ai rien contre ! Fjord, l’agence de design d’Accenture Interactive, était présente à notre dernière assemblée générale. En revanche, si ces cabinets sont très performants en expérience digitale, je ne vois pas sortir des idées très fortes sur la dimension holistique de la marque. Quant aux plateformes, elles peuvent être intéressantes en phase créative mais elles ne font pas le même métier que nous. Elles n’ont pas leur place dans l’ADC car le design, c’est de la valeur et du conseil.