Criteo, société spécialisée dans le «retargeting» (ciblage publicitaire sur Internet), est entrée en Bourse le 30 octobre sur le Nasdaq, indice vedette des valeurs technologiques à New York. Le premier jour, en clôture, le cours de l'action atteignait 35,39 dollars, après avoir frôlé les 45 dollars en séance. Bien au-delà de la fourchette de départ initialement fixée à 23 dollars. Présente dans 37 pays avec 15 bureaux à travers le monde, Criteo, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 272 millions d'euros en 2012, en hausse de 89%, compte se mondialiser grâce aux quelque 240 millions de dollars récoltés sur le Nasdaq. Mais son siège social restera parisien.
Bagarre en vue
Cette introduction en Bourse est un tournant pour la start-up qui a inventé un nouveau modèle publicitaire, depuis sa création en 2005 par Jean-Baptiste Rudelle. Grâce à ses algorithmes de prédiction, en quelques millisecondes, Criteo achète et revend aux annonceurs des emplacements publicitaires sur Internet. Des bannières publicitaires peuvent ainsi être diffusées en temps réel en ciblant les utilisateurs selon les sites qu'ils visitent. Ces espaces publicitaires sont ensuite facturés sur un modèle de coût par clic, les annonceurs ne payant l'hébergeur de la publicité que lorsqu'un internaute clique dessus.
Mais le procédé pourrait bientôt être remis en cause. Google indiquait en septembre travailler sur une alternative aux cookies tiers (sur lesquels est basé le modèle Criteo), à savoir AdID, un identifiant anonyme pouvant être utilisé à des fins publicitaires. Et récemment, Facebook et Microsoft déclaraient eux aussi développer leur propre solution de ciblage publicitaire, rapportait le Wall Street Journal le 28 octobre.