Le label Universal Music n'est pas vraiment un débutant dans le domaine du marketing musical. La maison de disques de Pascal Nègre avait très vite su saisir des opportunités en s'associant il y a dix ans déjà avec Bouygues Telecom pour lancer la marque Universal Mobile. Ou en créant, il y a cinq ans, la carte So Music avec la Société générale. Depuis, Universal poursuivait cette stratégie mais de manière non coordonnée. Il était donc temps de centraliser ses compétences afin d'offrir aux marques et aux agences de communication un seul interlocuteur.
C'est donc la division Universal Music & Brands, composée de vingt-cinq personnes, qui regroupe désormais les opérations de marketing musical. «La musique donne de la valeur aux gens. Par exemple, lorsqu'une personne est invitée à un concert privé, elle le communique souvent sur son Facebook et quand c'est une marque qui en est à l'origine, elle lui est reconnaissante», explique Jean-Luc Brès qui gère la nouvelle filiale.
A travers les réseaux sociaux de leurs 3 000 artistes sous contrat, Universal Music a développé un savoir-faire sur les nouveaux médias (et une grosse base CRM) «qui peut aujourd'hui bénéficier aux marques et à leurs agences», ajoute-t-il.
Miser sur le vidéo-clip
La palette des propositions va du concert privé à l'endorsement en passant par l'organisation d'événements. Mais Jean-Luc Brès veut aller plus loin: «Nous allons privilégier les opérations de comarketing. Autrement dit, une offre ou un produit que l'on crée avec un partenaire.» Partage du profit des ventes mais aussi une prise de risque pour la maison de disques si le produit est un flop.
Dans les cartons, on trouve également un projet à venir avec un grand groupe hôtelier pour créer un hôtel placé sous le signe de la musique, peut-être à Londres. Au programme, des salles pour jouer de la musique, des chambres thématiques (par exemple, la chambre Lady Gaga ou Sex Pistols...). «Ce sera un lieu branché mais aussi un endroit idéal pour nos concerts privés et autres événements "maison"», explique le patron de la filiale.
Enfin, le vidéo-clip revient en force pour Universal Music & Brands. Et ce, grâce à sa diffusion sur Internet selon Jean-Luc Brès: «80% des internautes qui vont sur You Tube y vont pour visionner un clip. En termes de visibilité, c'est presque l'équivalent d'un France-Espagne tous les soirs!» D'où une énorme opportunité pour les placements de produits en tout genre.
Sous réserve de l'accord de l'artiste, le coût d'un placement peut ainsi se chiffrer à 150 000 euros pour apparaître dans le clip d'une star comme Katy Perry ou Lady Gaga ou 80 000 euros pour Stromae. «Il y a des demandes de marques que l'on ne peut même pas satisfaire à ce jour», assure Jean-Luc Brès.