Après une première édition remarquée en novembre 2011, le festival Pigalle connaît une suite. Du 21 au 23 mars 2013, la ligne directrice est le bon chic et le mauvais genre, en écho au caractère sulfureux des nuits du quartier... L'une des particularités de ce festival pluridisciplinaire (cinéma, danse, musique, littérature et performances) est d'être organisé par une agence de communication événementielle, La Lune rousse, par ailleurs à l'origine de la Nuit SFR et des soirées Panik. « Je crois à la double casquette de producteur d'événements pour les marques et en propre, explique Denis Legat, directeur associé de l'agence La Lune rousse. C'est à la fois une opportunité de montrer notre savoir-faire, une vitrine de l'agence et un laboratoire. Après la première édition, nous avons ainsi fait appel aux “Drag Kings” de Louise de Ville pour des annonceurs. Cette année, on expérimente un “rodéo gay” et un bingo “trash.”»
Ce parfum de soufre a peut-être refroidi certaines institutions. «La mairie du 18e arrondissement est bienveillante, mais reste en retrait, indique Denis Legat. Nous tenons à garder le côté grinçant du festival, ses aspérités, notamment à travers son érotisme et ses lectures.» Le festival Pigalle n'est pas un événement rentable, au sens financier du terme. Afin de l'organiser, La Lune rousse a fait appel à des sponsors (le principal est la marque de bière Carlsberg) et des échanges de bons procédés ou de marchandises. «C'est une prise de risque sur plusieurs années, car on veut se laisser le temps de développer le festival», souligne Denis Legat. Pour l'agence, l'organisation de l'événement représente de deux à trois mois de travail en temps cumulé. C'est ce qui explique en partie sa programmation au mois de mars, en raison de fins d'années souvent denses en événements institutionnels pour les agences.
Des marques sont-elles susceptibles de s'associer étroitement au festival Pigalle? «Il n'est pas simple pour une marque de trouver sa place, en raison du caractère un peu particulier et subversif de l'événement, note Denis Legat. C'est cependant rassurant pour des annonceurs que l'on soit aussi producteur d'événements grand public. Au fil du temps, des marques pourraient devenir sponsor ou mécène de l'événement, comme cela s'est produit pour d'autres de nos productions.» Cette année, l'hebdomadaire gratuit A Nous Paris s'est associé à La Lune rousse à l'occasion du festival, sur la base d'un partenariat «gratuit» et de la publication d'un cahier spécial.