Après avoir construit ses fondations, Babel élève sa tour. Nouvel étage de l'édifice: Akoya Consulting. Alors directeur général d'Havas et président d'Euro RSCG C&O, Laurent Habib, président-fondateur de Babel, a rencontré pour la première fois ce cabinet spécialisé dans la valorisation du capital immatériel lorsqu'il présidait l'Observatoire de l'immatériel. Créé en 2010 par trois ingénieurs, Vincent Barat, Jocelyn Muret et Antoine Aubois, Akoya Consulting identifie et valorise les actifs immatériels des entreprises et propose un management de ces actifs dans une optique de performance économique. En deux ans, le cabinet a notamment travaillé pour les ministères du Redressement productif et de la Culture ainsi que pour Sanofi, SNCF et Faber Novel. «Nous avons la même conviction: l'essentiel de la richesse d'une entreprise provient de ses actifs immatériels: hommes, connaissances, clients, systèmes d'information, marques, etc. Nous refusons de laisser aux cabinets de conseil le monopole de la “business intelligence”. Avec Akoya nous proposons une offre allant du conseil en stratégie à la création et au déploiement des outils de communication», déclare Laurent Habib.
Akoya Consulting, dont l'agence de Laurent Habib a racheté 25% des parts et qui s'installe dans ses locaux, rue Greneta, dans le 2e arrondissement de Paris, rejoint ainsi la toute nouvelle «communauté Babel», appelée à accueillir à terme sept ou huit sociétés, minoritairement détenues par Babel, façon pépinière d'entreprises. En février dernier, l'agence a procédé de même avec le studio de création et de production d'images 3D GZL, fondé par un ancien de BETC, le directeur artistique Viken Guzel. «L'idée, en s'associant avec ce type de société, est d'étendre notre champ d'expertise au-delà de la communication, au consulting et à la production dans l'entertainment ou à l'édition de contenus», précise Laurent Habib, qui a d'autres projets, notamment dans l'animation mais aussi dans l'univers des médias: «Pourquoi pas une agence de presse, dans une optique de production de contenus à forte valeur ajoutée?» Marion Combaluzier, ex-Textuel La Mine, vient de rejoindre l'agence pour developper cette activité en qualité de directrice associée «contenus».
«Retrouver une constante interaction»
A l'étage «communauté Babel» s'ajoute un autre niveau plus informel, mais toujours fidèle à ce modèle d'agence «open source» revendiqué par Laurent Habib: la création d'un écosystème en lien direct avec le monde artistique. «Depuis les années 1970, où publicité et art étaient en constante interaction, notre métier s'est beaucoup appauvri en la matière. Il faut retrouver cette singularité et cette originalité», lance le patron de Babel, qui met en avant son partenariat, l'automne dernier, avec H5 pour son exposition Hello à la Gaîté lyrique et un autre projet d'art contemporain au Grand Palais, en cours de conception.
Ces différentes initiatives sont évidemment là pour alimenter l'agence Babel proprement dite, le premier et principal étage de la tour. Née de la fusion – finalisée ces prochaines semaines – des agences design Plan créatif et corporate Ligaris avec sa filiale édition L'Agence (dont Laurent Habib a racheté, en décembre dernier, les 49% encore détenus par Aegis Media), Babel, qui emploie 160 personnes, vise 17,5 millions d'euros de marge brute d'ici la fin de l'année. Ces principaux clients: Banque populaire, Sodexho, SNCF et Sanofi. Détenu à 73% par son président, le nouvel ensemble devrait compter une dizaine d'associés appelés à posséder 15% du capital. Parmi eux devrait se retrouver le ou les managers de l'agence d'e-CRM que recherche Laurent Habib afin de compléter son offre digitale, après la défection de Ministère l'été dernier, initialement partie prenante du projet de création de Babel.