Cyber
Sébastien Vacherot, coprésident et directeur de la création de Publicis 133
J'ai longtemps refusé de participer à ces simulacres de tribunaux populaires, surtout en France. Néanmoins, on ne peut rester en permanence en dehors de l'arène. La vraie question étant : pour quoi se bat-on ? Une idée, une campagne, son pays, un réseau, une agence, une orientation politique... Je crois qu'on se bat pour une vision du monde et de notre industrie. J'y vais pour comprendre pourquoi la créativité est une aventure industrielle pour les Américains, un métier d'arts appliqués pour les Scandinaves, une discipline pour les Asiatiques, un terrain de jeu pour les Brésiliens, un savoir-faire pour les Français. J'y vais parce qu'il paraît que nous sommes maîtres dans l'art de dire «non, mais...» qui est la manière française d'être créatif et de dire «Et pourquoi pas ?». Et puis un festival qui fait intervenir Clinton et Comaneci ne peut être foncièrement mauvais.