«Nouvelle Cour a gagné son pari», lançait Francis Benheim un peu plus d'un an après la création de l'agence (Stratégies n°1484 du 17 janvier 2008). Ce professeur en BTS communication au lycée Jacques Brel de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) et Samira Djouadi, ancienne surveillante, devenue cadre à TF1 Publicité, ne supportaient plus de voir des jeunes qualifiés ne pas trouver d'emploi parce qu'estampillés «Courneuve». Ils ont créé cette structure associative en octobre 2006, avec le parrainage de TF1, TBWA France et Paprec Recyclage. Un moyen pour ces jeunes de mettre le pied à l'étrier. En un an, les effectifs de Nouvelle Cour avaient triplé.
Aujourd'hui, il est incontestable que Nouvelle Cour a tenu la distance. La règle morale tacite du CDI rompu au bout de deux ans, pour laisser la place à d'autres, a été largement respectée. L'agence a échappé à l'image des «jeunes de banlieue» à qui TF1 et TBWA viendraient faire l'aumône. De fait, ils ont activement participé et surtout remporté des compétitions (INPES, Groupama, ministère des Affaires étrangères, etc.) Ses collaborateurs trouvent rapidement un nouvel employeur. Le dernier ayant quitté l'agence a trouvé du travail à l'université Paris VIII en tant que communicant pour un laboratoire de recherche.
Pour Samira Djouadi, la clé de ce succès repose sur le fait que ces jeunes ont «immédiatement les mains dans le cambouis» et qu'ils «doivent gérer les dossiers de A à Z, tout en participant à des compétitions». Des consultations importantes car elles permettent «d'évaluer le niveau» de chacun et donc de s'assurer que les jeunes seront bien employables ailleurs. A quand des Nouvelle Cour dans toutes les banlieues de France?
