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Le directeur général, Joseph Besnaïnou, quittera l’Autorité de régulation le 31 mars. L'occasion de réfléchir à un changement de gouvernance et à quelques réglages de l'institution.

À l'ARPP (Autorité de régulation professionnelle de la publicité, ex-BVP), une petite révolution est en train de s'opérer en coulisses. Le 31 mars, son directeur général, Joseph Besnaïnou, quittera ses fonctions. Âgé de 63 ans, il a fait valoir ses droits à la retraite, indique un communiqué daté du 15 mars. Son remplaçant pourrait être nommé lors de la prochaine réunion du conseil d'administration, en avril. Trois ou quatre candidats se seraient d'ores et déjà déclarés.

Interrogé par Stratégies, Jean-Pierre Teyssier, président de l'ARPP, dément toute rumeur de dissensions entre les deux hommes forts de l'autorité de régulation. «Il s'agit d'un départ pour des raisons personnelles, soutient le président de l'ARPP. La coordination entre nous s'est très bien déroulée et je salue le très bon travail de Joseph Besnaïnou. En revanche, j'infirme les informations rapportées dans La Correspondance de la publicité[datée du 10 mars et envisageant son départ anticipé].» Jean-Pierre Teyssier précise que «la question se posera lorsque j'aurai atteint la limite d'âge». Or, cette dernière est fixée à 70 ans, et il l'atteindra en juillet. Mais son mandat court officiellement jusqu'à fin 2011.

En fait, l'autorité de régulation profiterait de ces mouvements à sa tête pour réfléchir à une harmonisation de sa gouvernance, suite à l'adoption de nouveaux statuts en 2008 lors de la transformation du BVP en ARPP et l'apparition des trois nouvelles instances associées, le Jury de déontologie publicitaire (JDP), le Conseil de l'éthique publicitaire (CEP) et le Conseil paritaire de la publicité (CPP). «La réflexion porte sur les points d'articulation de notre fonctionnement, reconnaît Jean-Pierre Teyssier. Je souhaite que l'ARPP soit mieux connue par les consommateurs.»

L'autorégulation plutôt que la législation

Instance tripartite qui réunit annonceurs, médias et publicitaires, l'ARPP fait parfois l'objet de critiques peu amènes mais, officiellement, elle satisfait les professionnels de la communication. «Le bilan du nouveau système mis en place avec l'ARPP est tout à fait positif, estime Nicolas Bordas, président de l'Association des agences-conseils en communication (AACC) et du groupe TBWA France. Que ce soit en matière de déontologie, de réactivité dans le fonctionnement au quotidien ou du travail du jury, dont les instructions sont rapides et circonstanciées, cela marche bien. Simplement, du fait de départs à la tête de l'ARPP, il est normal de réfléchir à la gouvernance de cette instance et de clarifier les missions du directeur général et du président. L'objectif est de promouvoir l'autorégulation en l'incarnant davantage, et ce afin de limiter la tentation du politique de légiférer.»

Toutefois, en dehors du microcosme de la communication, des critiques fusent parfois. Certaines associations sont même très sévères envers cette institution, notamment le collectif antipublicité des Déboulonneurs, dont deux des militants ont comparu vendredi 12 mars pour avoir détérioré des panneaux publicitaires (lire l'encadré). Ils reprochent à l'ARPP d'être issue du sérail, faite par et pour les publicitaires. «Elle est illégitime, car les publicitaires se consultent entre eux pour savoir comment procéder, déplore Nicolas Hervé, membre des Déboulonneurs. L'instance devrait être indépendante et financée par l'impôt, sans recourir aux publicitaires pour sa survie, sur le modèle de la Commission nationale de l'informatique et des libertés.»

Alors que Jean-Pierre Teyssier souligne la possibilité pour les particuliers de saisir le JDP pour se plaindre d'une campagne, les Déboulonneurs estiment que leur critique porte sur la publicité en général et non sur une campagne en particulier.

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