Les labels de responsabilité sociale et environnementale (RSE) des entreprises sont trop nombreux et souffrent d'un manque de crédibilité et de reconnaissance auprès des grands donneurs d'ordre publics et privés, selon un rapport publié vendredi par France Stratégie.
Indices de classement, notations extra-financières, trophées parfois auto-déclarés... la profusion des labels « tend à nourrir scepticisme et incompréhension », selon ce rapport qui insiste sur la nécessité que ces labels soient accordés par des organismes tiers indépendants.
« La principale faiblesse de ces labels c'est la non-reconnaissance aujourd'hui par les grands donneurs d'ordre privé, par le marché, et aussi par les marchés publics pour des raisons juridiques », a estimé lors d'une présentation en ligne Guillaume de Bodard, vice-président et représentant de la CPME au sein de la plateforme RSE de France Stratégie.
Reconnaissance dans les appels d'offres
En effet, « en matière de marchés publics, la réglementation qui est notamment européenne n'évolue pas », regrette-t-il. Un rapport datant de février et rédigé par la direction générale du Trésor du ministère de l'Economie propose pour sa part que la labellisation puisse être « reconnue dans les cas des appels d'offres publics dont le montant est inférieur aux seuils européens d'obligation de mise en concurrence ».
Un autre problème vient du « temps et des coûts consacrés à la démarche » RSE, « notamment pour les plus petites entreprises », relève encore Guillaume de Bodard. Par ailleurs, pour financer les actions à entreprendre « il n'y a pas de guichet unique en France en matière de RSE" ni "de financement proprement dit sur ce sujet ».
Enfin, 79% des fournisseurs ne parviennent pas à valoriser leurs performances en matière de RSE à travers le prix de vente, relève encore le rapport.