Paroles de jurés

Description

Olivier Altmann Directeur de la création, BDDP&Fils

Les jurés ont été plus critiques que par le passé vis-à-vis des campagnes provocantes ou subversives. Ils se sont davantage concentrés sur la pérennité des marques, d'où la récompense finale pour la RATP. Cela dit, la campagne Sécurité routière me semble susceptible de s'inscrire elle aussi dans la durée.

Antoine Barthuel Codirecteur de la création,Publicis Conseil

C'était l'année de l'affichage,
avec plusieurs campagnes
au-dessus du lot. Nous avons été un peu durs avec l'automobile
car le niveau, comme dans
les transports, était excellent.
La tendance est aussi à
la simplicité, mais attention au simplisme ! Je trouve la campagne Eram formidable, car elle joue avec le métier et tous ses clichés.

Hervé Bourdon Directeur de la création, D'Arcy

Je croyais l'année décevante, elle s'est révélée plutôt bonne. Globalement, nous n'avons pas vu de création qui se situe d'emblée au-dessus du lot. Il y avait plusieurs prétendants pour le Grand Prix, beaucoup d'affiches d'ailleurs. C'est bon signe, car c'est un média qui ne pardonne pas la médiocrité.

Jean-Luc Bravi Coprésident, Louis XIV DDB

On se demande pourquoi la campagne RATP Ligne de vie n'avait pas encore eu le Grand Prix Stratégies. Voilà un oubli réparé. Mais malheureusement au détriment de la campagne Sécurité routière qui le méritait tout autant. Il a rarement été aussi cruel de ne pas pouvoir nommer d'ex-aequo.

Bernard Bureau Directeur de la création, Ogilvy&Mather

La RATP a gagné par défaut. La Sécurité routière, c'était une belle campagne, pas un Grand Prix. Il y cinq ans, elle n'aurait pas été réalisable techniquement. Sinon, je trouve qu'il y a pas mal d'erreurs dans la short list. J'ai l'impression qu'il y a eu des règlements de compte entre jurés.

Grégoire Delacourt Directeur de la création, Lowe Alice

Que la Sécurité routière passe à côté du Grand Prix à deux voix près, cela laisse un peu rêveur... Mais la campagne gagnante est formidable, et promeut une solution parfaite aux problèmes de sécurité routière... Bravo donc à la RATP et à BETC ! Les autres prix sont le reflet d'une « bonne année moyenne ».

Benoit Devarrieux Coprésident, Devarrieuxvillaret

La campagne RATP s'étoffe depuis des années et a acquis une vraie richesse. Elle installe une authentique relation avec les Parisiens. Je note aussi la bonne tenue du secteur alimentaire, alors que dans l'automobile les campagnes sont moins rigoureuses que par le passé. J'estime par ailleurs que le jury a mal jugé le secteur des services.

Mercedes Erra Coprésidente, BETC Euro RSCG

Le niveau monte et l'écart se resserre entre les agences. La production était de qualité. La campagne RATP est un joli cas de réflexion stratégique, elle dure depuis des années et tout le monde croyait que le Grand Prix lui avait déjà été attribué ! Elle est aussi la preuve qu'on peut aller loin avec un média comme l'affichage.
Nicolas Gentil Directeur de la création, Venise
C'est ma première participation au Grand Prix et je ne suis pas déçu ! La fougue est présente aussi bien chez les ténors que dans la nouvelle génération. Le Grand Prix pour la RATP est mérité, même si je trouve que la campagne Ikea force l'admiration. Je regrette que les campagnes Nissan soient absentes du palmarès.

Christian Liabastre PDG, Young&Rubicam France

La RATP est une bonne campagne, mais la Sécurité routière me semble supérieure. C'est une campagne populaire, qui parle aux tripes, des affiches immédiates et très efficaces. Après vingt ans de réalisations moyennes sur le sujet, je pense que c'est une campagne qui fera évoluer les comportements.

Bernard Naville Directeur de création, CLM/BBDO

Pour le Grand Prix, cela s'est joué à un cheveu entre la RATP, un peu en dessous des campagnes précédentes, et la Sécurité routière, qui réalise un travail remarquable. Mais que la campagne Luminou obtienne un prix et se retrouve au même niveau que la Sécurité routière, je trouve cela honteux !

Claude Oliel Président, Colorado

Je suis très content du Grand Prix, la RATP était mon favori. C'est une campagne pleine de finesse et d'intelligence sur un sujet difficile. Le niveau de la short list était très bon. Pour émerger, il fallait être un fin politique ou faire partie de l'establishment créatif. J'ai également été impressionné par le professionnalisme de l'organisation.

Annie Poussielgues Présidente, directrice de création, Créhalet Pouget Poussielgues

Chacun des quatre finalistes, Eram, la RATP, Ikea et la Sécurité routière, aurait pu faire un Grand Prix. J'avais un petit faible pour la RATP, qui est un vrai travail de fond sur la marque. Le palmarès révèle une certaine uniformité. Il faudrait revenir à des choses plus anglées, mais qui restent très simples.

Franck Rey Directeur de la création, Springer&Jacoby

Je déplore le manque de campagnes internationales dans le palmarès. Je trouve que le Grand Prix est finalement très français. J'ai quelques regrets pour la Sécurité routière, que je trouvais plus intéressante. Enfin, des films comme celui pour Stimorol me paraissent plus jeunes, plus internationaux aussi.

Patricia Rigaud Présidente, Frierson Mee&Partners

Les publicitaires français sont capables de faire de belles campagnes comprises à l'international, mais il ne faut pas s'enfermer dans une pensée unique, un conformisme de l'anticonformisme. Nous sommes des agents de surface du social. Nous pouvons éduquer à l'humour, à l'intelligence.

Benoît Schmider Directeur de la création, Saatchi&Saatchi

Mon seul regret - je prêche pour ma paroisse - c'est l'absence du film Rogé Cavaillès. Le prix est allé à Dulcolax, dont la démarche est moins originale. Concernant le Grand Prix, la campagne de la Sécurité routière est formidable, mais la RATP était plus légitime s'il s'agit de récompenser un travail faisant émerger une marque.

Anne-Cécile Tauleigne Directrice de création, Callegari Berville Grey

La campagne RATP ne fait pas avancer la publicité française. Le Grand Prix devrait être un coup de projecteur vers le futur, pas vers le passé. La Sécurité routière, c'était plus neuf, plus fort. Mais ma grande déception, c'est la campagne Londres au rabais pour Eurostar. C'était ce qu'il y avait de mieux cette année.

Frank Tapiro Coprésident, Les Hémisphères

Je suis déçu pour Ikea, j'étais sûr qu'il allait avoir le Grand Prix. Mais la RATP a su toucher le jury par sa sensibilité. La campagne du Cidem pour l'inscription sur les listes électorales méritait aussi un prix. Enfin, je suis atterré de voir combien certaines grandes marques, comme la Fnac, ont décliné en création.

Henri Tripard Directeur général, Jean&Montmarin

Mon coup de coeur, c'était la Sécurité routière. Mais la RATP reste une grande saga. Je note que ce sont deux campagnes d'affichage qui étaient en lice. Par rapport au poids de la télévision, c'est une bonne chose. Mon seul regret concerne la presse, quotidienne ou magazine, qui ne me semble pas très bien représentée au palmarès.

Erik Vervroegen Directeur de la création, TBWA\Paris

Les meilleures campagnes sont sorties du lot. Le print était excellent, exceptionnel même en affichage. En télévision, les films peinent souvent à faire la différence par la réalisation. Elle aurait besoin d'être plus affirmée, de montrer plus de personnalité, de style... Ça a coûté un prix à pas mal de films.