Édition
BETC sort la deuxième édition de son Guide des Grand Parisiens, dont le premier opus est sorti en 2018. Le guide entend repousser encore un peu plus les limites de la capitale, en faisant arpenter le Grand Paris – un projet dans lequel Rémi Babinet, président et fondateur de l'agence, est particulièrement investi.

L’Océan Vert, La Forêt Enchantée, Les Champs, Le Delta… Les noms seuls font déjà voyager, comme sur une Carte de Tendre ultra-urbaine. Le 3 mai est arrivé, la loi des 10 km est abolie, chaussez vos chaussures de marche ! Le Guide des Grands Parisiens vous invite à le suivre. Une invitation à la flânerie d’autant plus irrésistible en ces temps forclos. Le premier numéro du guide était sorti en 2018, la seconde édition aurait dû paraître en 2020, « mais il y a pas mal de trucs qui se sont passés l’année dernière », sourit Rémi Babinet, président et fondateur de BETC.

Celui-ci est très investi dans le projet du Grand Paris, qui entend repousser les limites restreintes de la capitale : il est cofondateur et président du Fonds de dotation du Grand Paris Express, l’un des plus grands projets urbains en Europe qui comprend 200 km de lignes automatiques (soit autant que le métro actuel) et 68 futures gares. « Lorsque nous avons déménagé à Pantin, ce qui nous intéressait, c’est que nous sentions que nous mettions le doigt de pied dans un Paris beaucoup plus grand. Les tunneliers du Grand Paris Express commencent à rentrer en activité… Ça me passionne, cette promesse en cours de réalisation. »

Pour l’heure, comme le rappelle Rémi Babinet, « si le Grand Paris, dont les limites ne sont pas encore bien définies, n’existe pas administrativement, les Grands Parisiens existent bel et bien ». Deux d’entre eux pilotent le guide édité par BETC : les deux journalistes d’Enlarge your Paris, site consacré à la culture et aux initiatives positives du Grand Paris, qui « défrichent le sujet depuis un bon moment, et organisent déjà des randonnées sur les futures lignes de métro dont ils sont les guides et qui permettent de traverser des paysages insensés ».

Des paysages insensés aux appellations poétiques : le Guide des Grandes Parisiens a inventé de nouveaux quartiers et imaginé leurs noms. « Comme tout le monde s’écharpait sur les limites du Grand Paris, d’une complexité indémêlable, nous avons décidé de travailler avec des géographes et de créer avec eux les délimitations des futurs quartiers du Grand Paris. » Ainsi, La Petite Riviera désigne Enghien-les-Bains, son lac, ses hôtels huppés, son casino. L’HyperMuseum, lui, va de Pompidou à Saint-Germain-en-Laye, avec un parcours muséal foisonnant. L’Océan Vert couvre notamment la Vallée de Chevreuse. « Notre quartier, à Pantin, nous l’avons appelé La Fabrique, pour rendre compte de toute l’énergie des lieux, due notamment à son riche tissu associatif », fait remarquer Rémi Babinet.

Pas de périph

Entre 2018 et maintenant, deux nouveaux quartiers ont vu le jour : La Forêt Enchantée, qui comprend Fontainebleau et le Parc du Gâtinais, et Les Champs, qui englobe le Parc naturel du Vexin mais aussi les lieux prisés des Impressionnistes, comme l’Auvers-sur-Oise de Vincent Van Gogh… Côté visuel, ça ne s’invente pas, « nous avons travaillé avec des graphistes qui s’appellent GR20, un peu comme un sentier de grande randonnée », s’amuse Rémi Babinet. À la direction artistique, Aurélie Scalabre, créative de BETC, tandis que le photographe du guide, Vincent Migrenne, est également issu de l’agence et a fourni des clichés intégralement captés au gré de ses déambulations à vélo.

Les curieux y dénicheront 300 adresses pour se restaurer, dormir, folâtrer. « Le but de ce guide, c’est d’expliquer aux gens que le nouveau Paris va être multipolaire, alors que le Paris que l’on connaît est très concentrique, avec cette limite infranchissable qu’est le périph. Sur notre plan, il n’existe aucun périph, d’autant qu’il est vraisemblable qu’en 2030, le périphérique soit déjà bien entamé… » Un sujet « du futur, mais aussi très concret, qui peut changer la donne » que Rémi Babinet porte chevillé au corps : « Être impliqué sur ces choses très puissantes me repose de tout ce cirque, du vide intersidéral des conversations dans les réseaux sociaux… Je préfère me concentrer sur ces enjeux. »



 

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