Carte blanche
Après quelques expériences chez l’annonceur, Alice Jug a souhaité voir comment ça se passait de l’autre côté. Arrivée chez Fuse en tant que directrice artistique il y a un peu moins de deux ans, elle est en charge de trouver des opérations de concept pour les clients, en plus de création pure.

Tik Tok

« Au départ, j’ai eu du mal à assumer. C’est une application pas forcément bien vue et elle s’adresse à une génération beaucoup plus jeune. Mais de plus en plus de marques se mettent dessus, j’étais obligée de suivre la tendance. Et j’y ai développé une véritable addiction car au-delà des vidéos absurdes, il y a une créativité folle entre les DIY, les challenges, les transitions… Même en termes de montages, cela m’inspire beaucoup. Et l’algorithme est très bien fait, 80% des vidéos poussées, je les regarde jusqu’au bout. J’y passe plusieurs heures par semaine. » 



Le métro parisien 

« Quand je vais à l’agence, j’en ai pour une heure de transport. Au lieu d’écouter de la musique ou lire, je prends le temps de penser à mes briefs. Et j’aime observer les personnes qui m’entourent et plus précisément leurs réactions quand ils sont face à des prints ou des tags dans le métro. Quand j’étais chez Chauffeur Privé, je faisais beaucoup de prints à destination des transports et j’aimais voir les retours en direct des gens, c’est parfois plus pertinent que sur les réseaux. Toutes les lignes ne se valent pas. J’ai un petit faible pour la ligne 2, elle passe par des milieux socioculturels complètement différents, c’est très intéressant. »



Les BD et romans graphiques 

« Je suis passionnée par les dessins de BD, pas ceux issus des albums classiques, mais ceux réalisés par des illustrateurs 2.0 comme Bastien Vivès, Riad Sattouf, Pénélope Baguieu, Lisa Mendel, Théo Grosjean, Livio et la vie moderne… Tous dépeignent une réalité du quotidien assez juste. Ils me challengent autant qu’ils me complètent. C’est devenu un réflexe quasi quotidien de suivre ce qu’ils font, notamment sur leurs réseaux sociaux puisqu’ils s’adressent très naturellement à leur communauté. »



Soundcloud 

« Je suis sur cette plateforme de musique depuis dix ans et contrairement aux autres plateformes, elle n’a pas du tout évolué. Elle reste très basique, peu esthétique, en revanche il y a une abondance de contenus. J’associe mes écoutes –de la house, de la techno, de la minimale– à mes périodes de créativité, quand j’entre en phase de production j’écoute des sets qui durent entre 2 et 4 heures. Ces mélodies un peu oniriques où les basses sont grasses et le rythme entêtant me mettent dans un état de production, presque de transe. L’algorithme est tellement bien fait, la plateforme me suggère des contenus très pertinents, je n’arrive jamais à m'en ennuyer. Je bichonne mon profil Soundcloud plus que mon profil Instagram. Je fais attention à ce que je reposte, j’essaie de bien le ranger… C’est une vitrine plus sincère qu'Instagram. »

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