Le conseil des prud'hommes de Paris a condamné le journal à verser 52 000 euros au journaliste licencié du quotidien pour la création et la participation au groupe Facebook, la «Ligue du LOL».
Le quotidien Libération qui avait licencié le journaliste Vincent Glad pour sa participation à la « Ligue du LOL », groupe Facebook accusé de cyber-harcèlement, a été condamné pour licenciement sans cause réelle et sérieuse et de façon vexatoire, une décision que le quotidien annonce à l'AFP contester en appel. Le conseil des prud'hommes de Paris a condamné le quotidien à verser au total près de 52.000 euros à Vincent Glad, selon une décision du 12 juillet qu'a pu consulter l'AFP jeudi. Sollicité par l'AFP, Libération a indiqué ne pas vouloir commenter cette décision mais en « contester le bien-fondé » en appel.
L'affaire de la « Ligue du LOL » avait éclaté en février 2019 après la publication d'un article du site de fact-checking de Libération Checknews. Il révélait l'existence d'un groupe Facebook privé baptisé « Ligue du LOL », regroupant une trentaine de journalistes et communicants, accusés d'avoir cyberharcelé d'autres journalistes et blogueurs, notamment des femmes et des militantes féministes. Pigiste régulier de Libération, ancien de Slate et Canal+, Vincent Glad avait été suspendu à titre conservatoire quelques jours après l'avalanche de révélations sur le groupe Facebook qu'il avait créé en 2010, avant d'être renvoyé après une enquête interne.
Dans le détail, le quotidien est sommé de lui verser 10.569 euros pour « licenciement sans cause réelle et sérieuse » et 30.000 euros d'indemnisation pour « licenciement vexatoire ». Il réclamait 350.000 euros pour ces mêmes motifs ainsi que pour « licenciement nul ». Vincent Glad s'est félicité jeudi, dans un communiqué, de cette décision qui, selon lui, confirme entre autre « le très lourd préjudice » qu'il a subi avec cette affaire, à savoir des « menaces de mort » et sa « réputation salie ».