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Le conseil de prud'hommes de Paris a estimé le licenciement de Paris Match de la journaliste «sans cause réelle et sérieuse». Le groupe Lagardère doit lui verser 141 000 euros.

Le groupe Lagardère a été condamné pour avoir licencié la journaliste Valérie Trierweiler de Paris Match « sans cause réelle et sérieuse » en 2020, selon un jugement du conseil de prud'hommes de Paris consulté le 24 mai par l'AFP. La société Lagardère Media News doit verser à Valérie Trierweiler, ex-compagne de l'ancien président de la République François Hollande, un total de 141 000 euros, selon ce jugement daté du 25 avril et d'abord révélé par le site d'information Mediapart.

Cela sanctionne à la fois un licenciement « sans cause réelle et sérieuse » et les « conditions vexatoires de la rupture ». En revanche, le conseil de prud'hommes n'a pas retenu l'un des arguments de la journaliste, qui estimait avoir été licenciée en raison d'une « détestation » de François Hollande par son prédécesseur à l'Elysée, Nicolas Sarkozy, membre du conseil de surveillance de Lagardère. « Si la mésentente entre les deux anciens présidents de la République est de notoriété publique, (...) aucune preuve concrète n'est fournie par (la journaliste) sur l'existence de telles manoeuvres », conclut le jugement.

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Valérie Trierweiler, 57 ans, avait été licenciée en juillet 2020 de Paris Match, où elle a travaillé quasiment toute sa carrière. Le motif invoqué était « l'inadaptation et l'insuffisance qualitative des propositions d'articles présentées à la direction de la rédaction de Paris Match », est-il rappelé dans le jugement. Mais « l'employeur, qui considère désormais ces articles insuffisants, les a cependant publiés sans effectuer la moindre remarque », souligne le conseil de prud'hommes.

De plus, ce dernier rappelle que Paris Match a « ouvert ses archives » en 2019 à la journaliste pour son livre On se donne des nouvelles, dans lequel elle compilait certains de ses articles. « A quelques mois d'invoquer une prétendue insuffisance professionnelle, l'employeur était ainsi pleinement satisfait du travail fourni par la salariée », a jugé le conseil de prud'hommes. Toutefois, il n'a pas retenu le fait que Valérie Trierweiler ait été licenciée à cause de son âge, faute de preuve d'une volonté de « rajeunir » la rédaction de Paris Match.

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En accordant à Valérie Trierweiler le plafond maximal de dommages et intérêts, le conseil de prud'hommes a reconnu que ce licenciement constituait un « écroulement de sa carrière », a déclaré à l'AFP son avocate, Me Rachel Spire. Pour autant, il n'est « pas allé au bout du raisonnement », a-t-elle estimé. « A partir du moment où on dit qu'il n'y a aucun motif valable pour la licencier, pourquoi on la licencie ? », a ajouté l'avocate.

Sollicitée par l'AFP, la direction de Lagardère News n'a pas souhaité faire de commentaires ni préciser si elle ferait appel.

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