Les responsables américains et européens du commerce se retrouvent ce lundi à Saclay en région parisienne pour une nouvelle réunion du conseil UE/Etats-Unis sur le commerce et la technologie (TTC), dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine.
Lancé pour rapprocher les deux blocs après le départ de l'administration Trump, sur fond de tension croissante avec la Chine, le TTC est une instance informelle, qui n'est pas là pour sceller des accords mais permettre aux responsables européens et américains de débroussailler des sujets complexes et stratégiques.
Ce lundi 16 mai, à Saclay, la partie européenne sera représentée notamment par les commissaires européens Margrethe Vestager (Concurrence) et Valdis Dombrovskis (Commerce), tandis que la partie américaine sera représentée par Gina Raimondo, la secrétaire américaine au Commerce, et Katherine Tai, la représentante américaine au commerce. Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a participé dimanche soir à un dîner avec les responsables américains et européens, avant de repartir rendre hommage aux Emirats Arabes Unis au cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, président émirati décédé vendredi.
Sanctions contre la Russie
Les discussions porteront notamment sur les sanctions avec la Russie, alors que l'UE peine à adopter son sixième paquet de mesures, qui comprend un embargo sur le pétrole russe auquel s'oppose la Hongrie. «Nous sommes d'accord» avec les Etats-Unis «pour construire une plateforme commune de partage d'information sur les contrôles à l'exportation et les octrois de licences d'exportations», a déclaré dimanche dans un point presse à Paris Valdis Dombrovskis. Parmi les autres sujets abordés figurent notamment les semi-conducteurs.
Les deux blocs sont en train d'adopter des législations («chips act») qui vont leur permettre de subventionner massivement la construction de futures usines de semi-conducteurs sur leur sol. Ils veulent éviter de partir dans une course folle à la dépense publique pour ces projets, qui se comptent en dizaines de milliards de dollars. «Nous espérons nous mettre d'accord sur ces hauts niveaux de subventions, pour qu'ils ne soient pas plus importants que nécessaires», a indiqué Margrethe Vestager. L'UE et les Etats-Unis veulent également instaurer un «système d'avertissement précoce» sur les perturbations des approvisionnements en semi-conducteurs, pour pouvoir se coordonner, a expliqué de son côté un responsable de l'administration américaine.
Lutte contre la désinformation
Les deux parties doivent également parler d'un nouveau protocole pour lutter contre la désinformation, dont les grandes plateformes internet américaines sont de grands vecteurs. Les discussions porteront également sur la sécurité de la chaîne d'approvisionnement alimentaire, le contrôle des investissements étrangers, les efforts de certification commune entre l'UE et les Etats-Unis, et les efforts pour éliminer le travail forcé ou le travail des enfants.