Numérique

Le premier hebdo d’actualité, Paris Match, refond son offre digitale. Une stratégie que nous détaillent Caroline Mangez, directrice de la rédaction, et Olivier Lendresse, directeur du numérique de Lagardère News.

Pourquoi lancer aujourd’hui une offre d’abonnement digitale payante ?

OLIVIER LENDRESSE. Notre lien avec les lecteurs est très fort. Nous voulons qu’il se renouvelle avec notre offre d’abonnement numérique. Nous avons pu disposer d’un plan d’investissement pour renforcer l’éditorial, la technique et le marketing. Et repenser le design.

CAROLINE MANGEZ. Le magazine demeure positif à +0,2 % en 2021 versus 2020 avec 496 925 exemplaires en diffusion France payée dans un marché à -0,9 %. Nos meilleures ventes récentes, comme souvent, concernent des disparus : Jean-Pierre Pernaut, Bernard Tapie et son héritage, Gaspard Ulliel et les frères Bogdanoff. À cette offre d’abonnement print, s’ajoutent donc une offre mixte et une offre numérique.

Comment s’articule votre offre ?

O.L. L’abonnement numérique permet un accès au magazine en version PDF dès 20 heures, le mercredi, veille de la sortie de la version papier. Il donne un accès à l’intégralité du site, qui va se structurer autour de thématiques et sera finalisé fin mai.

C.M. Ces huit thématiques sont Les Grands Reportages, Les Maîtres du monde, Les Stars Match, Les Grandes Affaires, Les Royautés, Le Choix de Match, Les Héros de la planète et la Saga des politiques, dédiée à l’Hexagone.

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O.L. Nous offrirons à nos abonnés la possibilité de se plonger dans le passé avec la rubrique Rétro Match. Nous y mettrons des articles en écho avec l’actualité. Nous lançons la numérisation de l’intégralité de nos archives depuis le premier numéro de 1948. Et nous offrirons aux abonnés cet été le tout premier numéro du journal.

C.M. La promesse et la baseline de cette offre, c’est « Entrez dans l’histoire ». Notre ADN, c’est de faire entrer les lecteurs dans la grande histoire par la petite histoire. Car notre narration est toujours incarnée. Que ce soit le récit de la vie de personnalités, d’événements sur le terrain ou de l’actualité des grands de ce monde. Et notre force est de porter notre storytelling par des images en doubles pages en print. Cette présence visuelle ne se reflétait pas assez dans le site. On fait une grande place à l’image et on propose des diaporamas désormais…

O.L. Avec un des temps de chargement de pages les plus rapides du marché ! Nous voulons créer une communauté en proposant aussi à nos abonnés des petits-déjeuners privilégiés avec notre journaliste politique Bruno Jeudy, avec les sondeurs de l’Ifop, notre partenaire, avec nos grands reporters ou des invitations à gagner à Waww La table, notre dîner mensuel avec des personnalités.

Quelles sont les performances actuelles de votre site ?

O.L. Le site et l’application génèrent plus de 100 millions de pages vues par mois. Nous avons une vingtaine de millions de visites par mois et plus de 5 millions de visiteurs uniques.

C.M. Nous publions 400 contenus gratuits chaque semaine et nous nous challengeons sur vingt contenus par jour en premium.

Allez-vous lancer une nouvelle appli ?

O.L. Oui, mi-juin. Elle est centrale dans notre dispositif car elle rassemble les utilisateurs les plus engagés. Elle attire actuellement 2 millions de visites par mois.

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Vous avez aussi trois newsletters…

O.L. La quotidienne rassemble 80 000 inscrits, les newsletters Politique et Royal Mail affichent en cumul 173 000 inscrits. Avec 50 % de taux d’ouverture.

C.M. Les articles politiques et « royauté » sont les plus lus sur notre site. Nous fonctionnons désormais avec une rédaction print et web en symbiose. Et 80 % des textes et photos que nous publions sont nos productions.

Est-ce plus difficile de produire des sujets people quand les stars maîtrisent leur image en direct sur Instagram ?

C.M. Effectivement. Et les stars préfèrent parler cinéma plutôt que de montrer leur famille. Mais il n’y a plus de chapelle à Match, la culture d’un côté, le « people » de l’autre. Tous les journalistes sont forces de proposition et polyvalents désormais.

La rédaction a été secouée par une valse de départs sous la direction d’Hervé Gattegno, évincé lui-même cet hiver. Il faisait visiblement régner un climat clivant…

C.M. Tout cela s’est déroulé pendant la période troublée du covid. Les départs que vous évoquez sont autant d’histoires personnelles. Depuis deux ans, à la suite d'une réorganisation nécessaire pour rationaliser nos productions, la rédaction fonctionne à un effectif moindre mais elle est en pleine transformation. Des personnes vont être titularisées.

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Avez-vous d’autres projets ?

C.M. Une série sur une plateforme est en gestation autour des mythiques reporters de Paris Match des années 50. Et nous réfléchissons à de nouveaux podcasts.

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