À défaut d’une fusion, Roch-Olivier Maistre, président de l’Arcom, prône une « présidence commune » à l’audiovisuel public, décrite comme inéluctable pour le secteur des médias.

« Le renouveau » de l’audiovisuel public « passera à un moment ou un autre par une présidence commune » à tous ses médias, a plaidé le président de l’Arcom Roch-Olivier Maistre, lors d’une audition à l’Assemblée nationale mardi 8 octobre. « Je ne parle pas d’une fusion » mais de « quelqu’un qui porte une vision d’entreprise à l’instar des grands groupes privés », a-t-il précisé devant les députés de la commission des affaires culturelles. Il était notamment auditionné sur les contrats d’objectifs et de moyens (COM) de France Télévisions, Radio France et France Médias Monde (France 24, RFI) pour la période 2024-2028. Initialement attendus en 2023, ces COM, négociés avec l’Etat, doivent encore être soumis pour avis au Parlement.

Dans son propre avis rendu en juillet, l’Arcom a appelé à « renforcer » les coopérations entre ces médias. Le « statu quo n’est plus possible », a insisté Roch-Olivier Maistre mardi, appelant le service public « à rassembler ses forces, non pas pour se diluer mais pour se fédérer ». « L’heure est dorénavant au média global », c’est-à-dire à des groupes englobant « l’ensemble des supports » - télé, radio, internet… - alors que « la concurrence s’internationalise », a-t-il justifié. « Certes, on a avancé », a-t-il reconnu, citant la mise en place de matinales communes entre France Bleu et France 3. Mais il faut « un pilote dans l’avion » pour les « projets stratégiques majeurs » (proximité, information, numérique, culture, reconquête du jeune public), a estimé celui dont le mandat s’achève début 2025.

Pérennisation du financement

Porté par la ministre de la Culture Rachida Dati, le projet d’une fusion des médias de l’audiovisuel public était sur les rails jusqu’à la dissolution de l’Assemblée nationale en juin. La ministre prévoit des consultations pour envisager la suite. Plus urgente, la pérennisation du financement de l’audiovisuel public, « garantie de son indépendance » selon le président de l’Arcom, sera à l’ordre du jour du Sénat le 23 octobre. Celui-ci a également été interrogé sur les conventions qui seront signées d’ici à la fin de l’année entre le régulateur et les chaînes privées retenues pour la réattribution de 15 fréquences TNT en 2025. Ces cahiers des charges seront « enrichis » en matière de pluralisme et doivent donner « plus de moyens » aux comités d’éthique des chaînes, selon le président de l’Arcom.

« Nous avons prévu également […] de généraliser la désignation dans les conseils d’administration de tous les médias audiovisuels d’un administrateur indépendant », référent « sur les sujets de déontologie ou d’indépendance des rédactions » et « correspondant » du comité d’éthique, a encore précisé à cette occasion Roch-Olivier Maistre.

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