Le groupe M6 a présenté le 6 mars les contours de sa nouvelle plateforme M6+ à venir en mai, ainsi que les options publicitaires associées.
Dans le sillage de Disney+, RTL+, TF1+… Voici M6+. Après l’avoir évoqué mi-février lors de ses résultats annuels, le groupe M6 a, le 6 mars, devant la presse, davantage levé le voile sur sa plateforme qui verra le jour de « mi-mai à fin mai », avant l’Euro de football qu’il codiffusera. Le streaming représente aujourd’hui 7 % des revenus vidéo du groupe. L’idée est de porter cette part à 20 %, en doublant les audiences pour atteindre le milliard d’heures visionnées et en triplant les revenus, de 74 à 200 millions d’euros, à horizon 2028. Pour cela, 6play - lancée dès 2008, de façon pionnière - ne suffisait plus. Parmi les enjeux, celui de « proposer un reach plus massif » aux annonceurs, détaille Hortense Thomine-Desmazures, directrice générale adjointe chargée du digital, de l’innovation et du marketing de la régie M6 Publicité.
Fonctionnalités immersives
Pour réussir, « le premier levier activé sera les contenus », poursuit la dirigeante. 40 millions d’euros seront investis sur ce volet en 2024. M6 promet aussi « des fonctionnalités plus immersives ». Là où TF1 avait imaginé pour TF1+ un moteur de recommandation pour l’écoute conjointe ou un résumé via l’IA de rencontres sportives, M6 donnera accès, durant chaque match de l’Euro, à un player avec des datas supplémentaires. M6+ sera dotée d’un moteur de recherche basé sur l’IA, dont les réponses changeront selon ce qui aura été consommé et qui saura trouver un contenu précis (tel rebondissement dans tel épisode d’une série).
La régie s’est organisée pour accompagner ce projet. Au-delà d’offres pour s’associer au lancement, elle proposera aux marques de sponsoriser ses nouveaux formats éditoriaux, comme les stories, des contenus verticaux à venir. Elle songe à commercialiser les avatars des profils, par exemple auprès de studios de cinéma.
La promesse est celle d’un reach optimisé pour les annonceurs, par une augmentation des audiences - d’où les efforts sur les contenus - et par une plus grande accessibilité grâce à un plan d’hyper-distribution : les conditions ont été renégociées avec les opérateurs et les acteurs de la TV connectée pour figurer en bonne place sur les écrans d’accueil. La data disponible devrait être affinée grâce notamment à l’apparition de « l’appairage », la capacité à reconnaître un internaute sur son environnement opérateur, quel que soit le support de connexion utilisé. M6 Publicité double également ses partenariats retail media. Déjà en accord avec Carrefour, « nous finalisons des discussions avec Valiuz [alliance data du groupe Mulliez] pour activer la data Auchan », confie Hortense Thomine-Desmazures.
Pas plus de 8 % de pub
Autre levier, l’amélioration de la qualité d’impression. « Un nouvel algorithme ajustera la pression publicitaire en fonction de l’utilisateur, de son écran de visionnage et de la longueur des contenus », explique la dirigeante. Les pré-roll seront limités à quatre contre six aujourd’hui, les coupures publicitaires - potentiellement allongées - passeront de cinq à deux. « Le temps publicitaire ne représentera pas plus de 8 % du temps passé sur la plateforme », assure-t-on. Autant d’optimisations qui impacteront le CPM, actuellement autour de 13 à 14 euros, sans doute bientôt « plus proche de 16 ». La publicité vidéo digitale étant 2,5 à 3 fois plus chère que la pub TV linéaire.