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Le réseau social va lancer des outils pour permettre aux parents de voir combien de temps leurs enfants passent sur l'appli et instaurer des limites. La lanceuse d'alerte France Haugen avait montré que les dirigeants d'Instagram avaient conscience des risques que la plateforme faisait courir aux mineurs.

Le patron d'Instagram, Adam Mosseri, a annoncé mardi des améliorations à la marge de ses outils de protection des adolescents, à la veille de son audition devant une commission parlementaire américaine inquiète des effets « toxiques » de la populaire plateforme. « Tous les jours, je vois l'impact positif qu'a Instagram sur la jeunesse partout dans le monde », déclare Adam Mosseri au début du communiqué de l'entreprise, une filiale de Meta, la nouvelle maison mère de Facebook.

Son image a été largement ternie par une lanceuse d'alerte, une ex-employée de Facebook qui a fait fuiter des documents internes cet automne. Ils montrent que les dirigeants avaient conscience de certains risques pour les mineurs, notamment pour la santé mentale des jeunes filles confrontées, image après image, au mythe du corps féminin idéal.

« Après les rapports explosifs sur les impacts toxiques d'Instagram, nous voulons entendre directement les dirigeants de l'entreprise », a tweeté la semaine dernière le sénateur démocrate Richard Blumenthal, qui a déjà interrogé Antigone Davis, responsable de la sûreté chez Facebook.

Mi-septembre, en réponse au scandale, Instagram avait dit réfléchir à un système qui encouragerait les utilisateurs à ne pas s'appesantir sur certains contenus.

« Nous aurons bientôt plus d'infos à partager là-dessus, et sur des changements en matière de recommandations aux adolescents », a assuré Adam Mosseri mardi. Dans l'immédiat, l'application va empêcher les utilisateurs de mentionner dans leurs publications des ados qui ne sont pas abonnés à leur profil. Elle avait déjà rendu les comptes des mineurs privés par défaut quand ils s'inscrivent.

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Le réseau social va aussi lancer des outils pour permettre aux parents de voir combien de temps leurs enfants passent sur l'appli et instaurer des limites. Ils auront prochainement accès à un centre d'informations avec des tutoriels et des conseils d'experts.

Ces mesures ne seront sans doute pas de taille à répondre aux critiques des autorités, élus et ONG qui accusent l'entreprise de « faire passer ses profits avant la sécurité des usagers », selon les mots de la lanceuse d'alerte Frances Haugen.

« C'est une annonce creuse » pour « faire diversion », a réagi la sénatrice républicaine Marsha Blackburn. « Mes collègues et moi-même voyons très bien ce qu'ils font. Nous savons que Meta et ses alliés de la Silicon Valley vont continuer à pousser le bouchon par égoïsme et cupidité tant qu'ils le peuvent. »

Fin septembre, le groupe californien avait mis sur pause son travail sur une version d'Instagram pour les moins de 13 ans. « Je continue d'accueillir favorablement une collaboration productive avec les législateurs en vue d'accomplir notre objectif commun: créer un monde en ligne qui bénéficie aux générations futures tout en les protégeant », a indiqué Adam Mosseri.

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