La plateforme Radioplayer, qui agrège les radios françaises, se targue de 250 000 téléchargements et de plus de 3 millions d'écoutes en septembre après six mois d'existence. Elle héberge désormais 230 radios, 700 webradios et 170 000 podcasts. Et ce ne sont pas moins de 1 500 à 2 000 nouveaux podcasts qui sont mis en ligne chaque jour.
Une victoire pour une offre qui a demandé aux principaux concurrents du secteur de s'accorder. Les groupes Lagardère, M6, NRJ, Altice, les Indés Radio et Radio France se sont associés à parts égales. Ils se partagent les coûts et développement de cette technologie adoptée dans quatorze pays d'Europe. Les autres radios indépendantes, associatives ou thématiques qui y participent, paient chacune une quote-part annuelle. Leur intérêt ? Unir leurs forces, pour contrer des agrégateurs qui diffusent leurs programmes sans leur accord, sans respecter leurs chartes graphiques notamment tout en ajoutant de la publicité sans rétrocéder de revenus lié au partage de la valeur.
Les ambitions de la plateforme sont de trois ordres. Elle souhaite d'abord apporter le produit le plus simple et le plus performant qui soit en termes d'usage. Sans login pour y avoir accès, puisque Radioplay n’ajoute pas de couche de publicité. « Ce sont nos associés qui décident ou non de mettre un preroll de 20 à 30 secondes, avant l’écoute de leur podcast ou de leur direct. Pas nous », souligne Jean-Éric Valli, président de Radioplayer France.
Fonction start-over
La plateforme peaufine l'ergonomie de ses pages avec 500 à 600 métadonnées chargées chaque minute pour renseigner l’utilisateur sur ce qu'il écoute (titre d'émission, de chanson ou grille de programmes). Elle soigne aussi son algorithme pour éditorialiser la recommandation d'écoute live et de podcasts dont elle se flatte d'avoir le plus vaste catalogue.
Elle propose aussi désormais une fonction exclusive de « rembobinage » ou start-over pour les radios du groupe M6, qui sera bientôt étendue à celles de Radio France et aux autres stations. L'auditeur peut revenir instantanément jusqu'à quatre heures en amont quand il écoute une émission en live. Enfin, dernier enjeu de taille : la présence de la plateforme dans les voitures. « Nous voulons y proposer une qualité sonore, de data et une ergonomie idéale » affirme Jean-Éric Valli. Trois axes sont développés. D'abord l'usage du smartphone connecté à l'autoradio, déjà disponible, avec les interfaces l'Apple CarPlay et l'Android Automotive (Google). Ensuite, la présence de Radioplayer dans l'autoradio via cette dernière solution, l'objectif étant d'être préinstallé d'ici mars 2022 à la suite des négociations avec les constructeurs.
Enfin, Radioplayer espère convaincre les constructeurs de les choisir comme plateforme radio unique par défaut, même en marque blanche. Il s'agirait alors de proposer une réception de la radio hybride avec un système qui gommerait les frontières en fonction de la qualité de réception entre DAB+, FM et IP. « C'est notre objectif pour 2023 » conclut Yann Legarson, directeur général de la plateforme.