La lutte contre la désaffection des élections passerait-elle par Twitch ? C’est en tout cas l’espoir du streamer et animateur Jean Massiet qui a lancé le 24 juin Backseat, un talk show politique sur Twitch. Suivi par 100 000 abonnés, ce commentateur en direct des questions d’actualité du gouvernement passe par Twitch et YouTube pour faire vivre la politique comme s’il s’agissait d’une compétition sportive. « Backseat » (siège arrière) est la position du spectateur qui peut commenter et critiquer la partie de jeu vidéo, sur Twitch, en retrait. Les internautes sont ainsi invités à réagir via le chat à deux heures de talk-show en plateau, avec des chroniqueurs (dont Usul), des invités ou des jeux. Avec pour première invitée Clémentine Autain, le vidéaste n’entend rien changer à ce qui a fait son succès : « On porte des t-shirts, on dit des gros mots et on se tutoie. », a-t-il résumé à l’AFP. Après avoir organisé en 2019 « le grand débathon », avec Hugo Décrypte, il cherche 200 000 euros pour produire l’émission pendant un an. Et compte lever la moitié sur Ulule dès juillet.
Un « média refuge »
L’univers « gaming » propre à Twitch est-il de nature à ramener les jeunes vers la politique ? Denis Masséglia, député LREM et ancien réparateur de consoles de jeux vidéo, entend surtout amener les politiques vers les jeunes. Il réalise un live par semaine sur Twitch dans lequel il invite un autre député de la majorité ou une personnalité politique à venir présenter une mesure qu'il porte et à échanger en direct sur le sujet. Le 14 juin, il s’est même mesuré sur League of Legends à Ugo Bernalicis, député FI, pour une compétition disputée dans la même pièce. L’occasion de parler élections régionales ? « Pas du tout, l’objectif n’était pas de faire de la politique mais d’échanger sur nos passions et l’industrie du jeu vidéo », répond-il à Stratégies. Pour lui, « Twitch est un média qui est un peu un refuge de ceux qui ne sont plus intéressés par la télé, car ils trouvent sur ce réseau social des contenus qui les intéressent plus ». Faut-il craindre pour autant une gamification de la politique ? « La moitié des Français jouent aux jeux vidéo, c’est au contraire une façon d’être plus proches de nos concitoyens et de réduire l’écart avec eux », assure ce gamer de longue date.