L'année 2020 a marqué un tournant dans l’histoire de Goodeed. La start-up, créée en 2014 autour de la publicité solidaire et rachetée en 2018 par la plateforme de crowdfunding KissKissBankBank (dans le giron de La Banque postale depuis trois ans), permet depuis le début de l'année à des régies partenaires de commercialiser son format, d’abord en digital avec Sublime Skinz, Dailymotion et le groupe TF1, et désormais dans les médias traditionnels. « Nous vivons là un momentum. Du fait de la combinaison d’une crise économique, politique et d’image, c’est le moment de faire bouger les choses. La publicité doit être un accélérateur de la transition écologique et sociale, et non un frein », s’enthousiasme Vincent Touboul Flachaire, qui a créé Goodeed à 17 ans, alors qu’il était étudiant, et qui détient encore 30% du capital.
Force de frappe
TF1 Pub vient de lancer la commercialisation du format Goodeed en télévision. Bouygues Telecom devrait l’inaugurer courant décembre. En affichage, la start-up s’est associée avec Exterion Media et in-Store Media. Un partenariat radio devrait aussi être annoncé dans les prochaines semaines. À terme, la start-up veut travailler avec le plus de régies possible, sans exclusivité. « Ça nous permet d’accéder à des marchés que nous n’avions pas jusque-là en profitant de la force de frappe des régies partenaires », souligne Vincent Touboul Flachaire.
Dans chacun des cas, la campagne est agrémentée d’un habillage Goodeed sur lequel figure le projet d'une association ou d'une ONG choisie par l’annonceur, que va aider à financer la publicité en question. Comme pour les campagnes commercialisées en propre, 60 % de la majoration appliquée par la régie partenaire pour ce format est reversé par l’annonceur. Le reste va à la start-up. Cette année, autour de 2 millions d’euros de budgets publicitaires seront passés par Goodeed, dont 1,3 million ont été reversés à des associations, contre un peu plus de 780 000 euros en 2019.
Micro-dons
La start-up s'est construite au départ sur un modèle avec un site et une application sur lesquels les internautes peuvent regarder des publicités vidéo pour déclencher des micro-dons destinés à financer les projets d’associations et d’ONG. 60 % du budget investi par l’annonceur est alors reversé au projet choisi par l’internaute, du financement de pompes à eau à Madagascar avec l’Unicef à l’accompagnement de demandeurs d’emploi vers les métiers du numérique avec l’association Diversidays. Mais le jeune patron a très vite mis au point un format publicitaire à part entière, identifiable par l’audience, commercialisé par Goodeed et diffusé sur un réseau d’éditeurs partenaires. Celui-ci compte aujourd’hui 500 sites, parmi lesquels 20 Minutes, Marie Claire, Capital ou encore Europe 1.
Déjà, la start-up regarde au-delà des frontières françaises. « Notre ambition est de créer une alternative plus responsable et solidaire au sein de l’écosystème publicitaire. Notre modèle est facilement internationalisable », insiste le patron de Goodeed, qui vise la rentabilité en 2021.