Presse
Avec des compétitions sportives mises à l'arrêt jusqu'en août en France et une chute de ses revenus publicitaires, le quotidien se voit contraint de demander à ses salariés de renoncer à des jours de congés et une partie de leur salaire.

Moins de congés, baisse d'au moins 10% des rémunérations, y compris pour la direction, télétravail régulier et départs à la retraite encouragés : L'Équipe a présenté aux organisations syndicales le plan imaginé pour traverser la pire crise de son histoire. Ce «projet d'accord de performance collectif» fera l'objet de négociations pendant le mois de juin, précise un communiqué du groupe. Les syndicats du journal avaient tiré la sonnette d'alarme la semaine dernière sur ce plan, dénonçant un chantage à l'emploi. Le quotidien sportif prévient que «2020 sera la pire année de la SAS L'Équipe avec un déficit de plus de 16 millions d'euros». «Cette situation est la conséquence de la crise sanitaire (...) avec une perte de plus de 60% de la vente au numéro depuis 3 mois et une chute des recettes publicitaires de 70%», précise le groupe.   

Sport à l'arrêt

Avec des compétitions sportives à l'arrêt jusqu'en août en France, le quotidien ne voit pas d'amélioration immédiate et s'attend même à être dans le rouge en 2021 et 2022, avec une perte opérationnelle «qui oscillerait entre 10 et 20 millions d'euros selon les scénarios de reprise économique», et ce malgré un calendrier sportif très favorable. Le projet d'accord de performance collectif, créé par les ordonnances Macron, est un dispositif qui permet aux entreprises en difficulté de renégocier avec les syndicats le temps de travail et les salaires. L'Équipe s'engage en contrepartie à ne procéder à aucun licenciement économique pour la période 2020/2024.

Baisse des rémunérations

Dans le détail, la direction veut augmenter la durée de travail hebdomadaire et baisser le nombre de RTT avec la mise en place d'un forfait jour de 207 jours par an pour les cadres, l'encadrement de la rédaction et les reporters. Parallèlement, un compte épargne temps serait mis en place ainsi que la possibilité de télétravailler de manière régulière à hauteur d'un jour fixe par semaine ou d'un forfait de 35 jours par an. La direction annonce également des mesures pour favoriser les départs à la retraite. Côté rémunérations, le projet prévoit de demander à chaque salarié «une baisse annuelle des salaires de l'ordre de 10%, à répartir entre le 13ème mois et le salaire de base», avec un gel des augmentations collectives mais un maintien des augmentations individuelles. Cet effort conséquent serait révisé si la situation économique devait s'améliorer. Le directeur général Jean-Louis Pelé renonce à 15% de sa rémunération annuelle sur la période 2020 à 2024 et les membres du comité exécutif seront soumis à une baisse de rémunération de l'ordre de 13%.

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