Issus du monde des agences digitales, les fondateurs de Konbini, David Creuzot et Lucie Beudet, ont développé leur offre dès 2008 en cherchant les formats les plus créatifs pour les marques désireuses de s’adresser aux jeunes. La plateforme touche chaque mois 27 millions de Français et 80 % des moins de 35 ans. Elle affiche une croissance ininterrompue de plus de 20 % de son chiffre d’affaires par an, y compris l’an dernier.
« Kewl » attitude
Ex-directeur général adjoint de M6 Publicité, Ronan Dubois, son nouveau directeur général, entend capitaliser sur cet ADN publicitaire en créant « Kewl » une cellule dédiée à la création et laissée à la disposition des annonceurs. « On a réuni nos directeurs de création dans une hotshop creative en leur laissant la liberté de créer des campagnes uniques », explique le dirigeant. L’idée est de renforcer une structure qui a accompagné le lancement de la marque Sosh d’Orange (y compris en TV) ainsi que, dernièrement, Yop, la FDJ ou Oréo.
Ronan Dubois rappelle le slogan qu’il entend souvent chez les jeunes : « Konbini, c’est la base ». Avec 160 salariés, dont 60 journalistes, il revendique un environnement « assez éloigné des médias traditionnels ». « Notre audience attend de Konbini qu’elle n’ait pas de limite créative : on peut vraiment tout faire », assure le directeur général qui entend combiner « créativité, originalité, engagement et puissance ». Un format comme « Fast and curious » a eu un tel succès – avec des « stars » comme Macron ou Deneuve – que le service juridique du pure player se dit dans l’obligation d’attaquer des politiques ou des entreprises qui le plagient. Son affinité avec les millennials lui a aussi permis de développer de nombreux partenariats sur des verticales : Google sur la tech, Canal+ sur les séries ou Instagram sur un calendrier de l’Avent…
Une croissance annuelle de 50 % en vidéo
Pour son offre vidéo, Konbini a intégré le 18 janvier Watch de Facebook, aux côtés de médias comme M6 et BFMTV. Il proposera une sélection conçue spécialement pour le réseau social. Sur Instagram, la plateforme aligne plus de 100 millions de vidéos vues en 2019. Elle s’apprête aussi à créer des shows spécifiques sur Snapchat en plus de sa présence sur les formats Discover, shows et curated. Et elle est aussi très présente sur TikTok. « En fonction des âges demandés, on va s’appuyer sur l’une ou l’autre de ces plateformes », souligne Ronan Dubois.
Forte d'une croissance annuelle de 50 % de ses vidéos vues et du succès de certains formats longs – 8 millions de vues sur les risques de la drogue – Konbini veut aller plus loin. Après des reportages de 17 à 20 minutes, elle cherche à se lancer sur des durées plus longues « de 45 minutes à 1h30 », selon Ronan Dubois, soit de véritables documentaires, enquêtes ou stories à destination des plateformes de streaming comme Netflix et Amazon. Et sa connaissance des cibles l'incite à produire en audio des podcasts natifs avec Spotify, Deezer, Majelan ou Sybel. Le tout, en étroite relation avec les marques. Et dans le respect de l’audience : « Les 15-35 ont un radar à bullshit, rappelle le patron. Nous, on connaît leurs codes. »
