Dix-neuvième chaîne nationale de la TNT depuis le 14 juillet, France O démarrera début octobre une grille de programmes profondément renouvelée. Ancien PDG d'Allo Ciné, Claude Esclatine, son directeur, martèle à cette occasion un message simple: sa chaîne n'est plus celle des communautés d'outre-mer en métropole, mais une télévision généraliste qui défend une vision de l'ouverture sur le monde. «On m'a beaucoup seriné sur France O, chaîne de la diversité, dit-il. Mais c'est là le thème alibi par excellence. Une chaîne de télévision ne fabrique pas sa cible. Je refuse toute forme de ghettoïsation, de segmentation et de communautarisme.» Pour le prouver, France O a inscrit sa nouvelle feuille de route dans le contrat d'objectifs et de moyens de France Télévisions, dont la signature est attendue à la fin octobre. Et décline donc les rendez-vous généralistes à la manière d'une grande chaîne hertzienne.
Pour marquer l'ouverture de l'antenne, on retrouvera plus de vingt-cinq animateurs de toutes origines, comme Maurad (Avis à la population), Daniel Picouly (Le Monde vu par...), Jean-Marc Bramy (Agôra, avec Courrier international), Babette de Rozière (Les P'tits Plats de Babette), Emmanuel Maubert (Ondes du monde), Laurent Bignolas (Explô) ou Sébastien Folin (O Mix), qui parlera de l'outre-mer 45 minutes chaque jour. Sans oublier l'incontournable Ahmed El Keiy, qui réalisera désormais son «talk-show» Toutes les France depuis le musée du quai Branly. «On ne renie pas notre socle d'origine, mais on l'élargit largement», dit Claude Esclatine.
Elargir l'audience
Avec quatre rendez-vous d'information et une centaine de journalistes, France O reprend chaque matin à 7h30 le journal de ses neuf chaînes d'outre-mer, les «1res». Et a confié à Elyas Akhoum et Nadia Lacroix une grande session d'actualité, de 18h30 à 19heures. L'émission Planète investigation valorisera, de son côté, les reportages et documentaires venus d'ailleurs. Pour la fiction, la chaîne a recours à des telenovelas (El Capo, Drowning City) ou des séries de HBO (The Wire, Treme, etc.). Une soirée «ciné-mix» est prévue chaque lundi soir (Ali, Le Dernier Empereur, etc.) et un «talent show» le vendredi en soirée aussi (Danse Street). Sport et programmes jeunesse sont également au menu. L'objectif est d'élargir l'audience, alors que la chaîne affirme toucher plutôt des publics jeunes. «Nous voulons intégrer le Médiamat à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine», affirme Claude Esclatine, qui entend passer d'une «petite poignée de millions d'euros» de chiffre d'affaires publicitaire à plus de 20 millions en 2014.
