Après l'ordinateur, le mobile et la tablette, c'est sur la télévision que 20 Minutes et Le Figaro ont choisi de se déployer, avec le lancement dans les mois qui viennent d'applications pour les téléviseurs connectés.
Déjà présent sur les appareils Philips, Le Figaro annonce pour la fin de l'année un module qui sera mis à disposition des constructeurs et des fournisseurs d'accès à Internet qui le souhaitent, deux acteurs essentiels dans le développement de la TV connectée. «En déployant notre marque sur un média qui, historiquement, n'est pas le nôtre, on a tout à gagner, d'autant que la télévision reste l'écran sur lequel les Français passent le plus de temps», explique Bertrand Gié, directeur des nouveaux médias de Groupe Figaro.
20 Minutes, de son côté, devrait lancer son application début novembre, d'abord sur deux marques de téléviseurs, vraisemblablement LG et Samsung, avant Philips et Toshiba dans les mois qui suivront. Seront proposés essentiellement des vidéos, mais également des diaporamas et un fil d'actualité en direct. «Prendre place dans le salon de nos lecteurs est essentiel pour une marque comme 20 Minutes. Il y a une vraie demande de notre audience pour de la vidéo», estime Antoine Clément, directeur général Web du quotidien gratuit.
En juin, une rubrique vidéo avait déjà été lancée sur le site 20minutes.fr. Un studio vidéo devrait également voir le jour d'ici à décembre (à l'exemple de L'Express qui vient de créer un studio TV pour son nouveau site Présidentielle 2012, lancé fin septembre en partenariat avec Slate.fr, Dailymotion et l'Institut national de l'audiovisuel). Pour l'heure, la vidéo reste marginale dans les contenus consultés: chaque mois, un million de vidéos sont visionnées sur le site de 20 Minutes, pour un total de 70 à 100 millions de pages vues, tous contenus confondus. «Mais d'ici à 2012 ou 2013, la consultation des vidéos devrait tripler», évalue Antoine Clément. Et les annonceurs sont friands de ce type de format, qui se vend à bon prix.
Expérimentation
Sur la télévision connectée, 20 Minutes et Le Figaro n'en sont qu'au stade de l'expérimentation. D'autant qu'il faut faire face à plusieurs obstacles, notamment la fragmentation des terminaux et l'absence de modèle économique. «La courbe d'apprentissage rappelle celle que nous avons connue avec le WAP, prélude à l'Internet mobile», estime Bertrand Gié, du groupe Figaro. Selon Simavelec, le Syndicat des industries de matériels audiovisuels électroniques, c'est en 2012 que les ventes annuelles de téléviseurs connectés dépasseront celles des écrans ordinaires.