De la libération des ondes des radios à la naissance de Canal+, de la création de l'ancêtre du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) à un parcours politique bien rempli, la carrière de Georges Fillioud, journaliste et socialiste décédé mardi à 82 ans d'un cancer, a marqué l'histoire de l'audiovisuel.
Ce natif de Lyon, diplômé de droit et du Centre de formation des journalistes (CFJ), a débuté comme reporter à Europe 1 jusqu'à en devenir rédacteur en chef adjoint en 1966. Il est ensuite interdit d'antenne pour avoir signé un manifeste en faveur de l'union des gauches et quitte la station.
Il «entre en politique» en se ralliant à François Mitterrand avant d'être élu député socialiste de la Drôme en 1967, où il sera réélu régulièrement jusqu'en 1981 sous l'étiquette du PS. Chargé des questions de communication au PS, il a notamment dirigé le service de presse de Mitterrand à la présidentielle de 1974.
Ouverture des ondes
Mitterrand élu président en 1981, Fillioud est nommé secrétaire d'Etat à la Communication dans le gouvernement Mauroy. Il présentera en 1982 une loi désormais célèbre qui proclame que la «communication audiovisuelle est libre». Pas moins de 1500 radios vont naître. A l'époque, l'opposition conservatrice dénonce «la télévision rose» et une mainmise socialiste sur l'audiovisuel. Georges Fillioud siègera dans les gouvernements Mauroy et Fabius de 1981 à 1986.
C'est sous sa houlette que le paysage audiovisuel connaîtra des avancées majeures comme le lancement de Canal+, dont il a trouvé le nom. Il préside aussi à l'arrivée de nouvelles chaînes aux destins divers: la Cinq de Jérôme Seydoux et Silvio Berlusconi, qui disparaîtra fin 1989, et Métropole Télévision qui deviendra M6.
Il a également été de 1990 à 1994 président de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) et, à ce titre, administrateur de l'Agence France-Presse (AFP). De 1999 à 2002, il est président de l'assemblée générale de la chaîne culturelle franco-allemande Arte.