«Je suis un amoureux des marques», lâche d'emblée Jean-Luc Hees lorsqu'il présente la nouvelle campagne de publicité de Radio France, signée Royalties (Publicis) et lancée le 31 août (coût: 115 000 euros). Quand il s'agit de mettre en avant l'image du groupe public, le PDG mise sur le ton très peu institutionnel du dessinateur Jean-Michel Tixier, qui a œuvré pour les marques Nike, Kenzo ou Orange.
La signature «Vous écoutez Radio France», que l'on retrouvera dans la presse et en spot TV (France Télévisions, Arte et I-Télé) témoigne d'un nouvel état d'esprit: «On n'avait jamais osé dire cela alors que beaucoup de reportages sont mutualisés», souligne le président.
En 2009, une précédente opération de mutualisation, à Berlin, avait fait tiquer en interne: la même émission avait été diffusée sur toutes les stations de Radio France. «Je voulais traumatiser la maison, sourit le PDG, mais on a rassemblé 13 millions d'auditeurs sur un même programme.»
Radio France compte plus de sept cents journalistes et mille invités par semaine. Les 7 et 9 septembre, pour célébrer les dix ans du 11 septembre (un dimanche), cent trente salariés seront transportés à New York pour une programmation spéciale, retransmise par France Inter, France Info, France Bleu, France Culture et Le Mouv. Chaque antenne garde cependant son indépendance, alors que cette grande opération de commémoration délocalisée – couronnée par un concert de Patti Smith – est autofinancée avec l'aide de sponsors.
Une entité qui n'est pas qu'administrative
Surtout, «l'esprit de groupe», comme l'appelle Jean-Luc Hees, va trouver une traduction plus pérenne avec une nouvelle émission, Radio France politique, chaque dimanche de 18h10 à 19heures, afin de préparer l'élection présidentielle. On la retrouvera en direct sur France Inter (avec Jean-François Achilli), sur France Culture (avec Hubert Huertas) et Le Mouv (avec Benoît Bouscarel) alors que France Info et Le Mouv seront parties prenantes - parmi les intervieweurs - et diffuseront des extraits. Jean-Luc Hees entend ainsi montrer que Radio France n'est pas une entité purement administrative. Au niveau de la convention collective, les négociations sont en revanche au point mort après que SUD, la CGT et la CFDT aient fait valoir leur droit d'opposition à l'accord signé avec les autres syndicats. «Il faut une convention collective, c'est un instrument de sécurité, répète Jean-Luc Hees, il n'y aura pas toujours un journaliste à la tête de Radio France.» L'homme veut d'ailleurs intégrer à cette convention un code de bonne conduite sur les réseaux sociaux.