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Cet été, France 3 met l’accent sur L’Étoffe des champions, un programme de télé-réalité ou de «télévision du réel» ainsi que la qualifie France Télévisions, qui défend une conception du genre bien à elle.

France 3 n'a pas encore trouvé son coach pour l'audience. Pour son premier épisode, mercredi 6 juillet à 20h45, L'Étoffe des champions, le nouveau jeu de télé-réalité de la chaîne, n'a rassemblé que 896 000 téléspectateurs avec une part d'audience moyenne de 3,7%, quand France 3, en général, voisine sur ce critère avec les 10 points. Même Arte a fait mieux avec la série Rome.

 

Mais, après tout, la défaite ne fait-elle pas aussi partie du sport? Une formule que pourraient utiliser Raymond Domenech, Jean-Claude Perrin ou Thierry Rey, les trois entraîneurs recrutés par Adventure Line Productions (ALP), qui réalise le programme. Cette filiale de Marathon Group compte à son actif des succès comme Fort Boyard (France 2), Koh-Lanta (TF1) ou Belle toute nue (M6). Autant de programmes de télé-réalité, pardon, de «télévision du réel» comme on dit à France 3, un genre qui ne se cache plus vraiment sur les grilles des chaînes de France Télévisions.

 

Pierre Sled, directeur des programmes de la chaîne, tient néanmoins à faire un distinguo. «La télé-réalité consiste à placer des candidats dans des situations irréelles, comme un espace clos. Nous nous sommes donné pour règle de nous interdire les codes de ce genre, autrement dit de bannir l'enfermement, le vote des téléspectateurs ou l'élimination de candidats par un jury.»

 

Pour le dirigeant de France 3, le sport est une situation réelle. Dans L'Étoffe des champions, le public ne vote pas et les candidats sont éliminés à l'occasion d'épreuves. «C'est une expérience de vie, affirme Pierre Sled. L'objectif est de décrypter les discours des coachs et de voir comment ils peuvent transformer et faire évoluer les candidats.» Ces derniers sont dix-huit, autant d'hommes et de femmes, âgés de 18 à 66 ans. Le programme suit leurs parcours, leur arrivée, l'intégration dans le groupe, leur rôle dans l'équipe, leurs prestations lors des épreuves, mais aussi la capacité à intégrer les conseils de l'entraîneur et à se surpasser.

 

Des changements à la rentrée

«Nous mettons au grand jour les valeurs fondamentales du sport, assure le patron des programmes de France 3. Nous ne montrerons jamais des candidats dans leur intimité, et n'utiliserons pas de caméras infrarouges pour filmer la nuit.» Tournée en mai dernier dans la station pyrénéenne de Luchon, l'émission reprend tout de même quelques ficelles éditoriales de la télé-réalité. Ainsi, le montage dramatise clairement les situations, et cet aspect est augmenté par une voix off grave et sérieuse, omniprésente à côté du présentateur, Alexandre Ruiz.

 

Malheureusement pour Pierre Sled, l'audience de L'Étoffe des champions est à la peine pour sa première livraison. L'émission, qui comprend neuf numéros jusqu'au 31 août, était annoncée comme emblématique de la nouvelle ligne éditoriale définie par le patron des programmes. «On va changer énormément de choses, confie ce dernier. Ce divertissement est un prélude à la rentrée. La chaîne doit dégager des lignes stables, construire de nouveaux repères et créer la curiosité des téléspectateurs.»

 

Un rôle dévolu aussi à Qui vient camper?, divertissement dans lequel une personnalité (Christine Bravo, Steevy Boulay, Doc Gynéco) partage quelques jours de la vie de campeurs français, ou Mes vacances au club, une série documentaire qui suit animateurs et clients d'un grand club de vacances en Crète. La «télévision du réel», présente également sur France 2, fait donc une intrusion remarquée cet été sur France 3.

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