Comment vérifier que son produit est bien présent en magasin, qu’il est mis en avant comme il se doit ou encore que le mobilier commercial a bien été installé comme prévu contractuellement? C’est pour répondre à ce besoin des marques que la start-up française Mobeye a été créée en mai 2013. L’idée? Demander aux millions de mobinautes de recueillir ces informations dans les points de vente, photo à l’appui, contre quelques euros.
«C’est difficile pour les marques de suivre en temps réel la situation et le placement de leurs produits et/ou de leur publicité en magasin. Nous voulons appliquer à la distribution physique la logique data-driven du web et ainsi permettre à nos clients de mieux piloter leur activité grâce aux données disponibles», résume Augustin Rudigoz, l’un des quatre fondateurs de Mobeye.
Rayon prioritaire
Chaque jour, l’application propose à ses 230 000 inscrits des missions à réaliser en fonction de l’endroit où ils se trouvent. Ici, il faut vérifier que le meuble frais Kinder a bien été installé, là que les amandes en poudre Vahiné ne sont pas en rupture de stock. En fonction de l’ampleur de la mission, le mobinaute reçoit de 3 à 15 euros. Mobeye revendique 600 à 1 000 points de vente visités quotidiennement, pour le compte de plus de 120 clients.
La marque a, elle, accès en temps réel à un tableau de bord qui lui permet d’analyser ses performances en magasin. «Aujourd’hui, 76% des décisions d’achats sont prises en point de vente. La présence des produits, le respect des accords commerciaux et la bonne tenue des rayons sont donc plus que jamais une priorité», insiste Mobeye sur son site internet.
Fort d’une levée de fonds de 1,2 million d’euros en février 2015 auprès du fonds Aurinvest, la start-up, qui emploie actuellement 30 personnes, s’est depuis développée dans les études afin d’élargir la palette des services proposés aux marques. Autre axe de développement, l’international, avec déjà un bureau à Bruxelles et Madrid.
L’an dernier, Mobeye a réalisé un chiffre d’affaires de 900 000 euros, deux fois plus qu’en 2014. Pour l’année 2016, la start-up entend bien rester sur cette tendance, avec «une croissance à trois chiffres», anticipe Augustin Rudigoz. Déjà, elle vient de remporter le concours de start-up organisé mi-mai par l’IAB Europe à l’occasion de son congrès annuel Interact.